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« Licorice Pizza » : coup de foudre de cinéma

  • Renan Cros
  • 2022-01-02

Pour son retour très attendu après « Phantom Thread », Paul Thomas Anderson se joue avec humour et délicatesse du genre balisé du teen movie. Un film amoureux qui divague et déraisonne, porté par un casting royal, avec au centre un coup de foudre de cinéma, Alana Haim.

Paul Thomas Anderson (PTA pour les intimes) ne fait jamais des films comme tout le monde – Magnolia, There Will Be Blood ou encore The Master sont autant d’explorations personnelles de genres filmiques. Après la noirceur tout en taffetas de Phantom Thread – mélodrame hitchcockien sur un amour toxique –, le voici qui s’offre une parenthèse enchantée avec Licorice Pizza.

Tout commence par un coup de foudre. Dans une banlieue de l’Amérique des années 1970, Gary Valentine tombe fou amoureux d’une silhouette et d’une démarche, celle déterminée et conquérante d’Alana Kane. Et PTA de filmer alors l’étrange parade amoureuse que vont se mener pendant quelque temps l’ado entreprenant – et entrepreneur – et cette jeune femme bien décidée à vivre sa vie.

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Licorice Piizza n’est au fond que l’histoire d’un baiser fantasmé, redouté, surtout constamment repoussé. De ce canevas attendu de comédie romantique, le réalisateur tire un récit d’apprentissage incroyablement libre, une chronique joyeusement désinvolte dont le scénario semble constamment virer selon ses humeurs et ses envies.

On assiste ainsi au fleurissement d’une entreprise de matelas à eau, à la crise du pétrole de 1973, on y croise un vieil acteur dragueur (Sean Penn), des enfants stars, un artiste cinglé (Bradley Cooper dans un grand numéro), un politicien préoccupé, tout un tas de personnages et de situations qui surgissent et disparaissent en traçant les zigzags amoureux de nos deux héros.

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Licorice Pizza marche ainsi au charme dilettante, à la divagation loufoque et tendre (le film a de grands moments de comédie), une sorte de cadeau de cinéma où chacune des scènes suffirait à elle seule à faire le point de départ d’un autre film. Pour lier cette structure volontairement flottante, il fallait une épiphanie de cinéma, une révélation : Alana Haim.

Pour son premier grand rôle au cinéma, la chanteuse révèle une désinvolture insolente, une fragilité bouleversante, un art du rythme cabossé désarmant de charme. In fine, voilà la grande force de ce Licorice Pizza : nous faire tomber nous aussi, comme son héros, éperdument amoureux d’Alana.

Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson, Universal Pictures, sortie le 5 janvier

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Image (c) 2021 Metro-Goldwyn-Mayer Pictures

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