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Elise Vogel interviewée par nos kids cinéphiles

  • Cécile Rosevaigue
  • 2023-04-03

[ENTRETIEN] Adèle, 16 ans, et Alexandre, 14 ans, ont rencontré la directrice de casting Élise Vogel, qui a collaboré au « Monde de demain », série phénomène qui raconte la naissance du mouvement hip-hop en France dans les années 1980 à travers les débuts de la danseuse et graffeuse Lady V, du DJ Dee Nasty et des rappeurs NTM.

Alexandre : Comment es-tu devenue directrice de casting ?

J’ai commencé par être technicienne sur les plateaux, comme assistante caméra, puis en renfort à la mise en scène. Finalement, je me suis dirigée vers le casting. J’ai commencé par m’occuper de trouver les figurants, puis les interprètes des petits rôles. 

Adèle : Pourquoi as-tu choisi cette voie ?

Le poste de directrice de casting me permet de partager des propositions artistiques sur l’œuvre. Un réalisateur vient te chercher pour ton regard sur les comédiens, les personnages, la société. Les réalisateurs ont des désirs plus ou moins précis ; à toi de les traduire le plus fidèlement possible en proposant des comédiens pour interpréter les personnages de leur film.

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Al. : Quelles sont les qualités requises ?

Pour faire ce métier, il faut être sensible et curieuse de ce qui se passe artistiquement autour de soi, sur les planches, au cinéma, dans les écoles de théâtre, dans la rue.

Ad. : Comment ton travail s’articule concrètement avec celui du réalisateur ?

Au départ, on défriche les rôles, on parle précisément de chaque personnage. Et puis je fais passer des essais, que je montre régulièrement au réalisateur. S’il est intéressé par un comédien, il le reçoit en call back – une séance de travail approfondie avec le réalisateur. Cela peut déboucher sur la validation du rôle ou sur un deuxième tour de call back. En fonction des réalisateurs, il peut y avoir beaucoup de tours !

Ad. : Tu travailles toujours avec des comédiens professionnels ?

Non, pour certains films, je fais des castings sauvages. C’est presque un travail journalistique. Pour trouver l’interprète du rôle, tu vas enquêter sur la nature du personnage, chercher là où tu pourrais le croiser, avec qui il traînerait. C’est intéressant de s’immerger dans des réseaux qui ne sont pas du tout les tiens et de rencontrer des gens que tu n’aurais jamais côtoyés. Faire du casting, ce n’est pas de tout repos, encore plus en sauvage. Tu y penses tout le temps. Au café, avec des amis, parfois je n’écoute rien de la conversation, je regarde autour de moi si je ne trouve pas ce que je cherche.

Ad. : C’était aussi le cas pour Le Monde de demain ?

C’était un casting hors norme, dense et formateur. On a vu beaucoup de gens en sauvage, on voulait faire émerger de jeunes talents, des inconnus pour des rôles importants. Alors, on a cherché des personnes qui savaient rapper, danser, jouer. On avait peu de chance de trouver des gens qui allaient cocher toutes les cases. Par exemple, Melvin Boomer, qui interprète JoeyStarr, est un danseur, mais il dansait au sol, il breakait, alors que JoeyStarr danse debout. Anthony Bajon, qui interprète Kool Shen, était déjà comédien, et il a été coaché en danse.

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Al. : JoeyStarr et Kool Shen ont-ils eu leur mot à dire sur le casting ?

Ils n’avaient pas de droit de veto, mais ils ont été consultés très régulièrement et ils ont rencontré les acteurs en amont du tournage.

Al. : Qu’est ce qui t’a donné envie de faire ce métier ?

Un air de famille de Cédric Klapisch, que j’ai vu au cinéma à 12-13 ans. Ce huis clos m’a beaucoup marquée. C’était au mk2 Gambetta. Il y avait un McDo à côté et, à l’époque, c’était un rituel kiffant d’enchaîner cinéma et McDo avec mes parents !

PROPOS RECUEILLIS PAR ADÈLE ET ALEXANDRE (AVEC CÉCILE ROSEVAIGUE)

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