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« Blue Summer » de Zihan Geng : un joli premier film sur la cristallisation
- Corentin Lê
- 2024-03-08
[Critique] Dans ce premier long métrage chinois, une adolescente s’éprend d’une femme un peu plus âgée, mais la possibilité de leur relation a tout d’un mirage. Un drame romantique prometteur sur l’éclosion des sentiments amoureux.
Xian, une lycéenne mal dans sa peau, délaissée par sa mère, s’apprête à quitter la Chine pour travailler à l’étranger pendant un an. Accueillie dans le studio de photo de son père, elle y fait la rencontre de Mingmei, une jeune femme un peu plus âgée, d’origine sud-coréenne...
Blue Summer s’inscrit explicitement dans les genres du coming-of-age movie et du drame romantique : l’amour que Xian voue à Mingmei n’est pas réciproque ; il est sans cesse entravé soit par le regard des autres (l’homophobie de la société chinoise), soit par le regard (froid) que porte Xian sur elle-même. Baignées dans une atmosphère cotonneuse, Xian et Mingmei s’irradient et prennent part à une ronde épousant parfois les contours d’un jeu de cache-cache (tendance « je te suis, tu me fuis »), avec des allers-retours champ-hors- champ et des jeux de composition de l’image à l’aide de voiles et de miroirs.
Les sentiments émergents des personnages et s’épanouissent dans ces écarts qui se creusent ou se réduisent, et évoquent parfois, dans une ambiance toutefois moins amère, la fin de Millenium Mambo de Hou Hsiao-hsien. Non sans fragilité, le film parvient malgré tout à trouver sa forme jusqu’à constituer une belle promesse d’avenir.
Blue Summer de Zihan Geng, Bodega Films (1 h 32), sortie le 20 mars.