« 24 heures à New-York » de Vuk Lungulov-Klotz : virée réconciliatrice

[CRITIQUE] Ce premier long du réalisateur serbo-chilien Vuk Lungulov Klotz explore avec délicatesse la déambulation new-yorkaise d’un jeune homme trans vers les retrouvailles avec son père, entre questionnements existentiels et rencontres avec des fantômes du passé.


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Feña, jeune homme trans new-yorkais (très justement incarné par Lio Mehiel), doit aller chercher son père chilien à l’aéroport, qu’il n’a pas vu depuis sa transition et qui refuse toujours de l’appeler par son nouveau prénom. Si le pitch semble s’accorder avec le traitement encore doloriste des films sur les personnes trans, le développement de 24 heures à New York se fait plus fin. Virée mélancolique dans les rues ensoleillées de New York, ce doux premier long retrace, le temps d’une journée, la balade semée d’embûches, parfois comiques, de Feña, au cours de laquelle il va rencontrer des personnages écrits avec nuances.

On assiste par exemple à ses retrouvailles à la fois maladroites, tendres et pleines de rancune avec son ex-petit ami, qu’il n’a pas vu depuis plus d’un an. Sont aussi présents ses colocs queer, dont l’activiste transgenre Jari Jones en guest-star, ou encore sa petite sœur, irritante comme toute ado blasée, qui fait subtilement comprendre à Feña que, même si leur mère l’a rejeté, elle-même le considère bien comme son grand frère. Plein de délicatesse mais aussi d’humour sans tomber dans la mièvrerie, ce film expose le dilemme de toute personne queer : fuir ou s’adapter.

24 heures à New York de Vuk Lungulov-Klotz, Dulac (1 h 22), sortie le 9 août

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