
Pour la première fois de sa carrière cinématographique, Antony Cordier (Happy Few, Gaspard va au mariage et la série OVNI(s)) met en scène un scénario dont il n’est pas l’auteur. Écrit par Jean-Alain Laban et Steven Mitz, Classe moyenne est une farce sur fond de lutte des classes, comme une version tragi-comique de La Cérémonie de Chabrol.
Deux grands bourgeois superficiels (Laurent Lafitte et Élodie Bouchez), lui avocat imbuvable et elle actrice en déclin, y entrent en conflit avec le couple chargé d’entretenir leur villa en leur absence (Laure Calamy et Ramzy Bedia). Leurs filles respectives, incarnées par Noée Abita et Mahia Zrouki, ainsi que le petit ami de la première (Sami Outalbali), vont d’abord observer la querelle à distance avant de devoir prendre parti.
En résulte un jeu de massacre mené tambour battant, où se multiplient coups bas, manipulations et échanges assassins. Le personnage du gendre est particulièrement intéressant, coincé entre une belle-famille dont il a besoin (il cherche un stage dans un cabinet d’avocats, comme celui que dirige beau-papa) et des employés dont les préoccupations lui parlent davantage (il vient du bas de l’ascenseur social). La chaleur et l’alcool aidant, la tension ira crescendo, tout comme le plaisir à la fois dû à des dialogues ciselés et à une interprétation jubilatoire.