CANNES 2025 · Bilan à mi-parcours : nos films préférés

Les hypothèses sur le palmarès de Cannes 2025 commencent doucement à se dessiner, et avec elles, les chouchous de la rédac de TROISCOULEURS. Retour sur nos films coup de coeur (so far).


guide
© Les Films de Pierre

ENZO de Robin Campillo

Film d’ouverture et première sensation forte de la Quinzaine des cinéastes, le film de Laurent Cantet, réalisé par son ami Robin Campillo après la mort du cinéaste le 25 avril 2024, se fait l’écho subtil d’une jeunesse dont la quête d’idéal se fait percuter par la guerre en Ukraine. À la fois trouble et solaire, ce récit ample est à l’intersection précise des œuvres de ces deux cinéastes, dont la grande complicité (qui n’empêche pas les contrastes) saute aux yeux.

La Petite dernière de Hafsia Herzi
La Petite dernière de Hafsia Herzi

LA PETITE DERNIÈRE d’Hafsia Herzi

Hafsia Harzi présente en Compétition à Cannes un film sublime, adapté librement du roman La Petite Dernière de Fatima Daas. Ce récit d’émancipation et d’éveil au désir trace sa route avec une simplicité et une honnêteté qui emportent tout, arrimé aux visages d’actrices sublimes dont la révélation Nadia Melliti, dans son premier rôle.

Sirat 4
© Pyramide Distribution

SIRĀT d’Oliver Laxe

Dans ce road-movie hallucinant, une bande de raveurs, accompagnée d’un père (sidérant Sergi López) et de son fils, s’échappe dans le désert marocain à la recherche d’une fête fantasmée.

The Chronology of Water
© Les Films du Losange

THE CHRONOLOGY OF WATER de Kristen Stewart

Présenté à Un Certain Regard, le premier long-métrage de Kristen Stewart comme réalisatrice raconte le destin torturé de Lidia Yuknavitch, ex-nageuse et romancière féministe née en 1963. Quasi expérimental, tissé d’images cérébrales et de réminiscences sonores, ce monologue intérieur donne forme aux traumatismes impensables.

pillion
© Element pictures

PILLION de Harry Lighton

Film queer et cuir, Pillion ose le mariage réussi du cru et des sentiments. Une histoire de soumission et d’émancipation racontée comme une romcom. Aussi sexy et troublant qu’étrangement doux et mignon.

Jean-Louis Fernandez
© Jean-Louis Fernandez

NOUVELLE VAGUE de Richard Linklater

C’est un portrait de Jean-Luc Godard (incarné par le parfait Guillaume Marbeck) en cancre burlesque de la Nouvelle Vague que nous sert le cinéaste américain dans son jubilatoire making of fictif d’ À bout de souffle. Un hommage comme un manifeste pour un cinéma léger, malicieux et anarchisant.

lagent secret
© Victor Juca

L’AGENT SECRET de Kleber Mendonça Filho

Sous les airs d’un film de traque situé en 1977 pendant la dictature brésilienne, Kleber Mendonça Filho signe une flamboyante œuvre labyrinthique sur la mémoire des traumatismes, avec un Wagner Moura renversant. En compétition au Festival de Cannes 2025.

Sound of Falling
« Sound of falling » Photo © Fabian Gamper – Studio Zentral

SOUND OF FALLING de Mascha Schilinski

L’Allemande Mascha Schilinski déploie une fresque impressionnante, sur un siècle, centrée sur l’expérience de jeunes filles, à quatre époques différentes mais dans un lieu unique – une ferme de l’Allemagne rurale, la rivière et les champs alentour. Un chef d’œuvre glaçant, mêlant réalisme historique, symbolisme macabre et vertige existentiel.

L'engloutie
© Take Shelter

L’ENGLOUTIE de Louise Hémon

Dans un petit village des Hautes-Alpes, à l’aube du XXe siècle, une nouvelle institutrice (Galatea Bellugi) confronte son savoir aux légendes locales, ses désirs à l’ordre établi. Dans L’Engloutie, son magnifique premier long métrage, présenté à la Quinzaine des Cinéastes, Louise Hémon filme la montagne comme un théâtre de vertiges — temporels, sensuels, politiques. Entretien.

Kika
© WRONG MEN

KIKA d’Alexe Poukine

Après des documentaires puissants (Sans Frapper, Sauve qui peut), la réalisatrice française passe à la fiction et présente, en Compétition à la Semaine de la Critique, Kika, un drame intense où une mère solo se retrouve confrontée à la précarité.

DOSSIER 137
© Fanny de Gouville

DOSSIER 137 de Dominik Moll

« Comment faire parler les images ? », s’interroge magistralement ce 10e long métrage de Dominik Moll, où s’exprime en plein l’impunité dont jouissent nombre de responsables de violences policières. La permutation maligne entre différents régimes d’image y raconte une fracture aussi intime que nationale.

Laurent dans le vent
© Mabel Films

LAURENT DANS LE VENT d’Anton Balekdjian, Léo Couture et Mattéo Eustachon

Remarqué avec Mourir à Ibiza, le trio de cinéastes formé par Anton Balekdjian, Léo Couture et Mattéo Eustachon revient en beauté avec un long-métrage alpin, utopique et décroissant présenté à l’ACID.

Arco
© Diaphana Distribution

ARCO d’Ugo Bienvenu

Premier long métrage du réalisateur et bédéaste Ugo Bienvenu, ce film d’animation s’impose comme un classique instantané de la science-fiction, quelque part entre Interstellar et Capitaine Flam, en réussissant l’exploit de ne jamais quitter la Terre.

Le mystérieux regard du flamant rose
© Weydemann Bros. / Les Valseurs / Quijote Films

LE MYSTÉRIEUX REGARD DU FLAMANT ROSE de Diego Cespedes

Pour son premier long métrage, le Chilien Diego Cespedes impressionne avec un récit puissant sur l’ostracisation teinté de western fordien et de réalisme magique où il imprime notre rétine d’images inoubliables.