
Christine, Irène, Arlette, Cécile. Les titres des quatre premiers épisodes (sur six) de la série Sambre résument le projet : il s’agira de suivre, avant tout, des femmes. La première est victime d’une agression dans les années 1980 ; la seconde, une juge d’instruction qui soupçonne un violeur en série de sévir près de la frontière belge ; la troisième est maire ; la quatrième, scientifique. Toutes ont cherché à arrêter celui qui, pendant trente ans, a agressé plus de cinquante femmes. Aucune n’a été écoutée.
Jean-Xavier de Lestrade et la journaliste Alice Géraud, autrice d’un livre-enquête sur le sujet, fictionnalisent l’affaire Dino Scala, condamné en 2022 à vingt ans de prison.
Cela n’empêche pas Sambre d’être une implacable radioscopie des faillites de l’État face aux violences sexuelles. Christine, magistralement incarnée par Alix Poisson, traverse l’intégralité de la série, rappelant que derrière les faits divers sordides il y a des vies empêchées. Par les coupables, d’abord. Et par l’ensemble d’une société imbibée de culture du viol.