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Pourquoi « Le Projet Blair Witch » a traumatisé Stephen King

  • Trois Couleurs
  • 2020-10-30

Halloween, c’est ce week-end. Alors on s’est dit qu’on allait écouter le maître incontestable de l’angoisse, qui ne s’est pas remis de ce film d’horreur en found footage, comme il l’expliquait dans la réédition de son Anatomie de l’angoisse.  

On a tous en tête ce plan très rapproché, mal éclairé, sur un visage murmurant :« J’ai peur de fermer les yeux, et j’ai peur de les ouvrir ». Si Le Projet Blair Witch (1999) est aujourd’hui culte, son dispositif de found footage est pourtant d’une simplicité déconcertante. Un groupe de quatre acteurs armés de caméras de piètre qualité filment leur expédition dans les bois pour percer la légende d’une sorcière qui s’y serait jadis installée. Seules les bandes vidéos sont retrouvées et on découvre, à rebours, les raisons de cette disparition. Et ça marche : on en ressort terrifié, même les plus téméraires. Ce dispositif très efficace sera d’ailleurs repris par nombre de films d’horreur tel que Paranormal Activity, ou REC.

Stephen King, qui aime plus que personne traumatiser ses spectateurs (souvenons-nous de l’infâme clown « Ça ») raconte dans son livre Anatomie de l’angoisse (originellement paru en 1981, puis réédité et augmenté en 2010), dont les meilleures pages ont été relayées par le Bloody Disgusting, n’avoir lui-même jamais vraiment réussi à se remettre de l’expérience du Projet Blair Witch. 

D’après l’écrivain, Le Projet Blair Witch a terrifié les spectateurs grâce à son réalisme saisissant:  « Une chose à propos de Blair Witch : ce satané truc a l’air vraiment réel. Une deuxième chose à propos de Blair Witch: ce satané truc, en fait, vous le ressentez comme si c’était réel. C’est comme le pire cauchemar que vous n’ayez jamais eu, celui duquel on se réveille en haletant, en pleurant et finalement en hurlant de soulagement parce qu’on pensait être enterré vivant .

Autre élément : la gradation vers la folie à mesure que le film se déploie, et qui contamine le dispositif filmique lui-même : « Le film devient de plus en plus saccadé, les coupes sont étranges, les conversations déconnectées de la réalité. Alors que le film est sur le point de se terminer, l’image disparaît pendant de longs moments, un peu comme l’esprit des personnages qui perd progressivement toute accroche au le monde. »

Stephen King nous éclaire donc avec brio les raisons pour lesquelles Le Projet Blair Witch avait si universellement terrifié et provoqué pareil engouement lors de sa sortie, générant plusieurs milliers de fois son budget initial de 60 000 et remportant de nombreux prix ( comme celui du Meilleur film étranger tourné en anglais, lors des British Indépendent Film Awards de 1999). Plus de détails, on vous invite à lire le formidable article de Cinema Blend, qui revient sur les meilleures citations de King. Et si vous vous vous sentez l’envie de lire en entier ce qu’écrit Stephen King sur Le Projet Blair Witch, c’est par ici, sur le site du Bloody Disgusting.

 

Copyright photo: Film Le Projet Blair Witch

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