
Couronné du Prix du Jury à Cannes en 1987 pour son extraordinaire film Yeelen (La lumière), sur le parcours initiatique d’un jeune homme issu d’une famille bambara, le célèbre cinéaste Souleymane Cissé, auteur d’une trentaine de film (Den Musso (La Jeune Fille) en 1975 ; Finyé (Le Vent) en 1982 ou Waati (Le Temps) en 1995), qui avait notamment abordé les thèmes de la polygamie et de l’apartheid dans son œuvre, est décédé mercredi 19 février dans une clinique de la capitale du Mali.
UN CINÉASTE ENGAGÉ
Cinéaste concerné par le devenir du cinéma en Afrique, Souleymane Cissé donnait encore hier matin une conférence de presse au cours de laquelle il déclarait : « Que les autorités nous aident à vulgariser nos œuvres cinématographiques. Qu’elles comprennent que c’est le cinéma qui fait l’éclat du Nigeria ou du Ghana. Et c’est possible au Mali. Nous avons de jeunes cinéastes professionnels qui en sont pleinement capables. Il ne suffit pas de faire du cinéma, il faut que les œuvres soient aussi visibles […] Que les autorités nous aident avec la construction de salles de cinémas. C’est l’appel que je leur lance avant ma mort si Dieu le veut. »
Le réalisateur était également sur le point de présider le jury « fiction long métrage » de la 29e édition du Fepasco, festival de cinéma et de télé panafricain, qui devait s’ouvrir le samedi 22 février.
Source : Libération