
La cheffe de l’innovation de la société, Catherine Hicks, était directrice de l’animation chez Pixar, notamment sur Vice-Versa 2. Et le président de DreamWorks, Jeffrey Katzenberg, a largement contribué à la levée de fonds de 10 millions de $ que vient d’effectuer la compagnie.
On se doute que quantité d’artistes travaillant de façon traditionnelle ne vont pas tarder à condamner cette intrusion de l’I.A. dans leurs corps de métier. Une défiance attisée par les vantardises des dirigeants de la compagnie, qui prétendent que leurs outils vont avoir autant d’impact sur l’audiovisuel que l’iPhone en a eu sur la société. Mais comme souvent, se replonger dans l’Histoire de l’animation permet de relativiser ces avis tranchés comme ces fanfaronnades.
Il fut un temps où l’animation par ordinateur était un travail effroyablement laborieux, maîtrisé par une minuscule poignée d’artistes. Au début des années 1980, alors qu’une équipe d’audacieux fabriquait le film Tron, c’est uniquement en définissant des coordonnées sur une feuille de papier millimétrée puis en tapant laborieusement une palanquée de chiffres dans un logiciel revêche, que les animateurs pouvaient faire bouger des éléments à l’image.
Une tâche très ardue, puisque qu’une dizaine de secondes d’animation numérique nécessitait plus d’un millier de chiffres ! Dans les années qui ont suivi, et notamment sur l’impulsion du fondateur de Pixar John Lasseter, des algorithmes ont été mis en place pour démocratiser l’accès aux outils numériques jusqu’alors réservés à des informaticiens souvent néophytes en matière d’animation.
Cette démarche a abouti à, par exemple, les logiciels Presto et Marionnette qui automatisaient une large partie du travail des infographistes et proposait une interface très accessible. Carthwheel est donc, par bien des aspects, une extension de ces outils et nous rappelle que l’I.A. est, la très grande majorité du temps, moins une révolution qu’une évolution de technologies déjà en place depuis plus de quarante ans.
EN + Il faut voir l’incroyable making-of du film Tron, également présent sur les éditions physiques de ce film concept totalement fou.
EN + Il y a déjà une dizaine d’années, Pixar avait utilisé de l’I.A. pour certains éléments de décors de Toy Story 4, comme le révèle cet article des studios Disney (en anglais).
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I.A. PLAYLIST
L’Academy of Motion Picture Arts and Sciences vient de trancher : l’utilisation d’I.A. ne peut pas empêcher un film de concourir aux Oscars.
Avant son décès, l’acteur James Earl Jones avait signé un accord avec Lucasfilm pour que sa voix puisse être synthétisée et réexploitée pour les futures apparitions de Dark Vador, personnage auquel il prête sa voix depuis La Guerre des Étoiles. Mais cet accord ne recouvre pas cette exploitation dans le jeu vidéo Fortnite, comme vient de le rappeler le syndicat SAG-AFTRA.
Un des géants de Kollywood, Kamal Haasan, évoque l’importance pour l’industrie du septième art indienne de s’emparer des I.A.
De grands classiques de la peinture se fendent la poire dans cette série de HEY_REILLY. Cette créatrice I.A. est également responsable d’une série d’images dévoilant un pape déluré et qui mérite le coup d’œil.