Sofiane, sur le ring

Sa série de clips #Jesuispasséchezso a d’abord mis le feu aux poudres en affolant les compteurs YouTube en 2016 (entre 1 et 13 millions de vues par morceau), puis le buzz s’est nourri d’une petite polémique virale sur le tournage d’un clip (une altercation avec des policiers, aux Mureaux). Mais Fianso n’a rien d’un novice.


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Sa série de clips #Jesuispasséchezso a d’abord mis le feu aux poudres en affolant les compteurs YouTube en 2016 (entre 1 et 13 millions de vues par morceau), puis le buzz s’est nourri d’une petite polémique virale sur le tournage d’un clip (une altercation avec des policiers, aux Mureaux). Mais Fianso n’a rien d’un novice. Il charbonne dans l’underground du rap français depuis dix ans déjà. Sa spécialité ? Kicker  – c’est son côté à l’ancienne. Roi du freestyle, le MC du Blanc-Mesnil (9-3) s’est fait un nom en abattant à la chaîne des instru avec son flow de kalachnikov. Le trentenaire d’origine algérienne est un héritier du rap de la fin des années 1990. Il ne cache d’ailleurs pas son respect des aînés, en truffant ses lyrics de dédicaces érudites à Arsenik, Tandem ou Ideal J, mais aussi à Brassens ou Ronsard. Nerveux, technique, Sofiane conçoit chaque morceau comme une rixe. D’où ses gimmicks empruntés à la boxe, et bien sûr son sens aigu de la punchline. Qu’il rappe la bicrave (« t’es un gros bonnet, j’suis une grosse cagoule »), l’absurdité du racisme dans les cités (« ta p’tite sœur la beurette ! merde ma p’tite sœur aussi… bourbier ! ») ou les rêves de réussite (« raconte-moi une histoire, un conte de Ferrari »), qu’il parte en ego-trip (« fais-moi la monnaie sur le prix d’une villa ») avant de redescendre brutalement sur terre (« frère, on a mangé du pain dans du pain, nous »), Fianso tabasse le mic. Et la concurrence.

« #Jesuispasséchezso » (Suther Kane)

le 9 mars au Nouveau Casino et le 17 mars au Canal 93 (Bobigny)