
Mi-conférencière, mi-pitre, Hortense Belhôte livre des spectacles facétieux avec une bonne dose de faits historiques. Experte d’histoire de l’art, la performeuse s’est fait connaître en décryptant des classiques de l’art européen dans Merci de ne pas toucher !, série de pastilles diffusées sur Arte, grimée en une multitude de personnages.
Depuis 2019, dans une série de représentations autoproclamées « conférences spectaculaires », vues à travers un prisme féministe et queer, elle s’attaque à l’histoire du foot féminin, de la danse contemporaine et des graffeuses. Toujours portée par ses engagements et son aura de stand-upper intello, elle se lance ensuite dans un cycle sur l’histoire française à travers plusieurs moments décisifs. À commencer par 1789 et la Révolution, avec Portraits de famille. Les oublié·es de la Révolution française (2023), spectacle durant lequel elle présente un panthéon d’antihéros de cette période. Quelle serait notre vision de la marge et du centre si nos ancêtres « étaient des noirs, des femmes émancipées et des personnes non binaires » ? Dans cet album, on croise entre autres le général
Thomas Alexandre Dumas ou l’artiste peintre Marie-Guillemine Benoist et son modèle, Madeleine, dont les destins ont de quoi démonter les clichés nationalistes.
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Avec 1664, (2024), elle nous entraîne quelques années en arrière, du côté du faste des fêtes versaillaises, de la création de la brasserie Kronenbourg et de la Compagnie des Indes, pour interroger cette année charnière. Armée de son vidéoprojecteur, de sa gouaille et de ses meilleures références pop, Hortense Belhôte dépoussière avec panache nos livres d’histoire.
• Portraits de famille. Les oublié·es de la Révolution française, au Théâtre de l’Atelier, jusqu’au 18 juin
• 1664, au Théâtre de l’Atelier, jusqu’au 17 juin