SON · « Loss of life », la nouvelle expérience d’MGMT

Depuis 2005, année de leur formation, MGMT passe l’idiome pop au travers d’un incessant filtre d’expérimentations, irréductible à une identité figée et pourtant immédiatement reconnaissable, comme sur ce nouvel album, « Loss of Life ».


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Dix-neuf années ont passé depuis que Ben Goldwasser et Andrew VanWyngarden ont chanté « This is our decision, to live fast and die young / We’ve got the vision, now let’s have some fun » (« C’est notre décision, de vivre vite et de mourir jeunes / Nous avons eu une vision, maintenant amusons-nous ») sur « Time to Pretend », énorme tube générationnel (récemment relancé par la B.O. de Saltburn) et premier titre d’Oracular Spectacular (2007), l’un des vingt meilleurs albums de la décennie 2000-2010 selon Rolling Stone Magazine.

MGMT n’est pas mort, et sa vision survit sur leur cinquième album, celle d’une pop mélodieuse, psychédélique et postmoderne, multipliant les références, au risque du pastiche (ici, « Bubblegum Dog » orchestre la rencontre du grunge grinçant de Soundgarden avec le lyrisme électrique de T. Rex et les clavecins baroques de The Left Banke). Toujours cool, forever young, le duo glisse sur les genres (glam-rock, psyché-folk, synth-pop) et les humeurs (intimiste, épique, amoureuse, paranoïaque), plus subtil que jamais (évanescent, aérien, extraterrestre).

On ne s’étonne pas dès lors qu’ils invitent Christine and the Queens, comme eux en constante déconstruction, réinvention, transition, en imparable diva soul sur « Dancing in Babylon ». Andrew et Ben comparent Loss of Life à « Nuits blanches à Seattle réalisé par Paul Schrader », et pourtant, dès les premières notes, ça ne ressemble à rien d’autre qu’à un album de MGMT, duo qui n’a pas fini de s’amuser.