« Yoroï » de David Tomaszewski : l’autocritique attachante d’Orelsan

Orelsan affronte ses fantômes dans une comédie d’action délirante qui est aussi un hommage tendre et érudit à la culture japanime.


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"Yoroi" Copyright Sony Pictures Releasing France

Orelsan était déjà passé par l’autofiction cinématographique avec Comment c’est loin (2015), portrait de deux bras cassés/prodiges du rap (il y avait aussi son pote Gringe) qui soudain comprenaient que la glande et l’errance défaite dans Caen pouvaient être des thèmes légitimes pour leurs paroles.

Dix ans après, Orelsan revient avec une satire, celle de la superstar qu’il est devenu. Bizarrement, tout ce qu’il avait toujours voulu, la fame, les stades, les hordes de fans, ça ne lui fait plus rien. La dépression guette. Ni une, ni deux, il s’exile au Japon, loin de tout ça, avec sa femme Nanako (Clara Choï), enceinte de leur premier enfant. Un soir, il découvre une armure. Une fois qu’il l’a mise, elle ne peut plus s’enlever. Celle-ci réveille d’étranges créatures, les Yokaï…

C’est là qu’Orelsan trouve le ton juste, une forme de sincérité, entre la comédie à la Sos fantômes et les références – qu’on sent très personnelles – à la culture japanime dont il s’est toujours réclamé. Les Yokaï, ce sont ses démons, alors ils vont réveiller le dark Orelsan – celui qui est complètement limite mais aussi celui qui ne se laisse pas lisser par la sagesse de la quarantaine et l’industrie. Saura-t-il trouver l’équilibre ? En attendant, on ne boude pas notre plaisir à le voir combattre des fantômes de dessin animé – avec une forme d’outrance fun que pas tant de films s’autorisent aujourd’hui.