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L’univers musical de Paul Schrader

  • Esteban Jimenez
  • 2020-01-15

L’émission « Certains l’aiment FIP » propose une plongée dans l’univers musical de Paul Schrader. Retour sur les goûts musicaux d’un cinéaste marginal qui a travaillé avec des compositeurs éclectiques, de Jack Nitzsche à Angelo Badalamenti en passant par Giorgio Moroder et Bruce Springsteen.

Richard Gere roulant à toute allure au volant de sa cabriolet 500 sur le tube Call me de la chanteuse Blondie. C’est ainsi que débute American Gigolo (1980), l’une des ouvertures les plus tonitruantes de l’histoire du cinéma américain. Avec sa musique composée par Giorgio Moroder, le film de Paul Schrader détonne par son univers musical alors en phase avec son époque. Moroder s’occupera d’ailleurs de la musique de son suivant, un remake du film de Jacques Tourneur, La Féline (1982), qui s’ouvre notamment sur la chanson Cat People de David Bowie, que Tarantino va réutiliser lors d’une scène de son Inglourious Basterds (2009).

Grâce à Certains l’aiment FIP, on remonte à la genèse de la mélomanie de Scharder. L’occasion d’apprendre que la musique est entrée dans la vie du cinéaste par l’église. Élevé dans une famille calviniste qui lui interdisait le cinéma, celui-ci « voyait le monde en musique, pas en images« . C’est pourtant vers cette seconde option qu’il s’est tourné, bien qu’il ait côtoyé dès ses débuts des musiciens de renoms, puisque pour deux des scénarios qu’il a écrit avant de devenir réalisateur (Obsession de Brian De Palma et Taxi Driver de Martin Scorsese), la bande-son sera composée par Bernard Hermann, le compositeur fétiche d’Alfred Hitchcock au destin par ailleurs intéressant (celui-ci est décédé selon la légende un jour après avoir fini de composer la musique du film de Scorsese, en 1975).

Les compositeurs chez Schrader sont aussi de fidèles compagnons de route. Jack Nitzsche, collaborateur des Rolling Stones et de Neil Young entre autres, composera la musique de ses deux premiers films, Blue Collar (1978) et Hardcore (1979). Il y aura également quatre collaborations avec le compositeur fétiche de David Lynch, Angelo Badalementi pour Étrange Séduction (1990), Les Amants Éternels (1999), Auto Focus (2002) et un préquel du chef d’oeuvre de William Friedkin, Dominio: Prequel to the Exorcist (2005), massacré par les studios. Pour Étrange Séduction, Schrader demande à Badalamenti de créer une « musique organique » et de s’inspirer de l’univers musical de Giacomo Puccini et de la musique turque, dans un désir de mélanger diverses influences.

Notons aussi une collaboration avec le compositeur expérimental Phillip Glass pour Mishima (1985). La musique ouvrant le film sera d’ailleurs reprise dans un autre film, The Truman Show (1998) de Peter Weir, mais cette fois-ci pour le conclure.

Pour ne plus rien ignorer de ce lien si précieux qui unit Schrader à la musique, vous pourrez vous rendre, ce 31 janvier, à 18h30, pour un événement intitulé « La discothèque de Paul Schrader » (l’entrée sera libre). L’occasion, pourquoi pas, de refaire sa playlist.

Image : Capture YouTube

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