« Météors » d’Hubert Charuel et de Claude Le Pape : une jeunesse qui brûle

Hubert Charuel s’était déjà démarqué dans le paysage naturaliste français avec « Petit Paysan ». Ici, il coréalise une seconde fiction, chronique d’une jeunesse cabossée entre illusions et entraves sociales, qui interpelle.


Meteors 768x415 1
"Météors" Copyright Pyramide Distribution

À travers le quotidien vacillant de trois amis, fait de combines en tout genre, Météors explore les mécanismes du déterminisme social sans jamais tomber dans le fatalisme. Présenté cette année à Un certain regard, le film suit Mika, Dan et Tony – interprétés respectivement par Paul Kircher, Idir Azougli et Salif Cissé – dont le lien est scellé par la camaraderie, mais aussi par la dépendance à l’alcool et aux drogues de l’un d’eux. Arrêtés après une tentative absurde de vol d’un chat de concours, Mika et Dan ont six mois pour se reprendre en main.

● ● À  LIRE AUSSI ● ● NOUVELLE STAR · Salif Cissé : « Il faut que je réalise mon premier long métrage »

Grâce à Tony, ils décrochent un emploi dans un site de traitement des déchets nucléaires – symbole d’un labeur nocif que personne ne veut – et tentent alors de se créer un nouvel avenir. Mais cette promesse suffira-t-elle à briser la spirale qui les emporte ? Tourné à Saint-Dizier, ce drame s’ancre dans une réalité rugueuse où chaque détail compte : une fente au plafond de leur logement incarne le délitement graduel de leurs rapports, tandis que les travellings qui les suivent de dos soulignent leur progression commune puis leurs écarts. Hubert Charuel filme avec une acuité rare l’étiolement d’une génération assignée à résidence, ouvrière ou précaire, qui rêve d’ailleurs mais peine à s’échapper. Peu à peu, ce trio inséparable cesse de graviter ensemble, fissuré comme le plafond qui surplombe leur vie.

Météors d’Hubert Charuel et de Claude Le Pape, Pyramide (1 h 48)