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Les 10 films les plus attendus de la rentrée

  • Léa André-Sarreau
  • 2019-08-27

Trois premiers films présentés à Cannes, une odyssée spatiale signée James Gray, Joaquin Phoenix en Joker, le dernier huis clos sentimental de Christophe Honoré, Ken Loach qui s’attaque à l’ubérisation… Pour fêter la rentrée cinéphile, qui promet d’être un cru particulièrement séduisant, on vous dit tout des films qu’on attend le plus.

Tu mérites un amour, Hafsia Herzi (11 septembre)

Neuf ans après son premier court-métrage (Le Rodba, présenté en séance spéciale à la Semaine de la critique à Cannes), la comédienne solaire découverte chez Abdellatif Kechiche repasse devant et derrière la caméra avec un film dont le titre, emprunté à un poème de Frida Kahlo, annonce un programme gracieux. Hafsia Herzi y raconte le chagrin d’amour de Lila, dont le petit ami, qui l’a trompé, vient de partir en Bolivie avant de finalement lui laisser entendre que leur histoire pourrait reprendre… A Cannes, où il a été présenté à la Semaine de la critique, la rumeur disait que cette chronique sentimentale épurée, sous ses dehors candides et ses déambulations poétiques, cachait un geste de cinéma furieux et libre, aussi généreux que son actrice.

Portrait de la jeune fille en feu, Céline Sciamma (18 septembre)

Premier film historique de la réalisatrice française et prix du scénario au dernier Festival de Cannes, Portrait de la jeune fille en feu réunit sa fidèle actrice Adèle Haenel et Noémie Merlant dans un face-à-face hypnotisant. Au XVIIIe siècle, Marianne, une peintre, débarque sur une île bretonne pour y faire le portrait d’Héloïse, jeune femme qui vient de sortir du couvent et promise à un mariage qu’elle veut repousser. Refusant que son visage soit peint, Héloïse ne cesse de se soustraire, poussant Marianne à l’observer en secret pour restituer ses traits. Avec la grâce qu’on lui connaît, Céline Sciamma immortalise la naissance du désir grâce à une esthétique texturée et une lumière incandescente, à l’image des peaux de ses deux héroïnes en fusion intérieure.
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Ad Astra, James Gray (18 septembre)

Epopée SF existentielle, quête du père, odyssée intime à la croisée d’Au Coeur des ténèbres et de 2001 : L’Odyssée de l’espace de Kubrick : James Gray l’a dit lui-même, Ad Astra est un de ses films les plus ambitieux, et on le croit. On y suivra le voyage spatial de Brad Pitt, astronaute parti à la recherche de son père (Tommy Lee Jones) disparu lors d’une mission il y a des années. Connaissant la capacité du réalisateur à insérer des percées irréelles et mystiques au sein de trames spectaculaires, à entremêler prouesses visuelles et profonde introspection, Ad Astra pourrait bien réaliser l’équation parfaite entre drame sensationnel et voyage intergalactique intimiste.

Port Authority, Danielle Lessovitz (25 septembre)

Présenté à Cannes dans la section Un Certain Regard, le premier film de la cinéaste new-yorkaise Danielle Lessovitz est une romance sur fond de voguing, dans lequel un jeune homme tombe amoureux d’une membre de la ballroom community, dont il ignore la transidentité. Habité par une salve d’énergie qu’il puise dans le corps vital de ses acteurs, le film est aussi un récit d’apprentissage politique et identitaire, dans lequel le héros prend progressivement conscience de son désir et du monde violent qui l’entoure.
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Atlantique, Matti Diop (2 octobre)

Prix du jury au dernier festival de Cannes, le premier long de la réalisatrice franco-sénégalaise est une oeuvre magique, à la lisière du policier et du surnaturel. Dans une banlieue de Dakar, les ouvriers d’un chantier, révoltés de ne pas être payés, décident de rejoindre l’Europe par la mer. Parmi eux se trouve Souleiman, qui doit abandonner Ada, promise à un autre. Quelques jours après le départ des garçons, un incendie dévaste la fête de mariage et les filles du quartier sont sujettes à d’étranges fièvres… En greffant à cette trame sociale une esthétique onirique et sensuelle, grâce à un sens du cadre et une utilisation foudroyante de la musique, Mati Diop s’impose comme une cinéaste à suivre de très près.
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Chambre 212, Christophe Honoré (9 octobre)

Un an après Plaire, Aimer et courir vite, Christophe Honoré, grand spécialiste des chassés-croisés amoureux, revient avec un nouveau huis clos sentimental, ludique et émouvant. Chambre 212 raconte l’histoire de Maria (Chiara Mastroianni, prix d’interprétation à Un Certain Regard), qui après avoir révélé à son mari Richard (Benjamin Biolay) ses aventures extra-conjugales se réfugie dans une chambre d’hôtel située juste en face de son appartement, pour observer de loin le spectacle de sa vie comme sur un écran de cinéma. C’est alors que tous les personnages de sa vie (Camille Cottin en amour de jeunesse de Richard, mais aussi Richard lui-même à l’âge de 25 ans joué par Vincent Lacoste), surgissent tels des fantômes pour la conseiller. Casting de haut vol, décors rétros et dialogues aussi légers qu’incisifs, ce dernier Honoré s’annonce charmant et mélancolique.
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Matthias et Maxime, Xavier Dolan (16 octobre)

Tournage entre amis dans des décors québécois, caméra attentive aux gestes comme pour traduire le vacillement intérieur de ses personnages en proie à des désirs réprimés : après son détour hollywoodien, Xavier Dolan revient avec Matthias et Maxime à une mise en scène plus pudique, pour raconter l’histoire de deux amis d’enfance découvrant soudainement leur attirance réciproque. Présenté comme le film de la maturité, moins marqué par les effusions habituelles de son auteur, Matthias et Maxime préfère se concentrer sur le mystère du visage de ses acteurs (dont Gabriel D’Almeida Freitas, révélation du film).
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The Joker, Todd Phillips (2 octobre)

De tous les films de super-héros qui sortiront cette année, c’est celui-ci que l’on attend plus, notamment parce que le rôle de ce méchant mythique a été confié à Joaquin Phoenix. Émacié, perturbant, loin du jeu cartoonesque de Jack Nicholson dans le Batman de Tim Burton, l’acteur donne au méchant de DC une couche de folie encore plus tordue et sinistre. On mise aussi sur lui parce que Todd Phillips a promis que cette origin-story hyper réaliste, centrée sur la naissance d’un monstre, tisserait une toile psychologique soignée, loin de la surenchère masculiniste que comportent certains films de super-héros.

Sorry We Missed You, de Ken Loach (23 octobre)

Infatigable observateur des dérives de son temps, Ken Loach n’a rien perdu de sa verve social et politique, il l’a prouvé au dernier Festival de Cannes avec Sorry We Missed You. Après avoir filmé la disparition de la classe ouvrière, le réalisateur s’attaque aux logiques contradictoires du capitalisme libéral, en suivant dans son quotidien éreintant un père de famille embauché comme chauffeur-livreur pour une entreprise de livraison à bas coût. Toujours aussi engagé et précis dans sa manière de filmer les dérives de l’individualisme, Ken Loach signe une tragédie moderne à l’émotion croissante.
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Les Misérables, de Ladj Ly (20 novembre)

Il y a beaucoup de premiers films dans nos espoirs de la rentrée, dont celui de Ladj Ly, sensation du dernier festival de Cannes. Inspiré d’un fait-divers en Seine-Saint-Denis, ce polar âpre dissèque l’émotion provoquée par une bavure policière dans une cité en 2008 à travers le regard de Stéphane, nouveau venu dans la Brigade anti-criminalité de Montfermeil, dans le 93. Etat des lieux virtuose, narration anti-manichéenne, mise en scène nerveuse et vision sans concession d’une France en colère : ses fans les plus fervents l’ont présenté comme l’héritier de La Haine. Les Misérables a donc tout pour déclencher les passions en cette rentrée.

Images: Copyright Pyramide Distribution/ Memento Films

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