KIDS · Hoshi interviewée par Adèle, Anouck et Céleste

Après trois albums et sa participation à la B.O. de « One Piece Film. Red », Hoshi revient avec un nouvel opus, « Coeur parapluie ». Adèle, Anouck et Céleste, 16 ans, toutes trois lycéennes et musiciennes, ont rencontré la jeune artiste de 26 ans pour parler de son parcours artistique et personnel.


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Anouck : D’où vient ton goût pour le chant ?

Mon grand-père avait une collection de vinyles. Grâce à lui, j’ai découvert Jacques Brel à l’âge de 3 ans. Je l’écoutais pendant des heures, et même si je ne comprenais pas ses textes, son interprétation m’impressionnait et m’émouvait beaucoup. J’ai commencé à écrire des poèmes vers 15 ans. J’ai découvert le rock, Nirvana, Les Rolling Stones, et le punk avec Bérurier noir. Tout ça a créé une sorte de bordel dans ma tête ! Mais, si je chante, c’est avant tout parce que j’écris. Et cela me rend joyeuse.

Adèle : Comment as-tu appris le piano ?

J’ai commencé par un cours d’éveil musical à 6 ans, mais la prof était très méchante : elle nous interdisait de toucher au piano tant qu’on ne connaissait pas les bases, alors qu’il était là, juste devant nous. Ensuite, j’ai appris avec une prof à jouer à l’oreille. Je n’ai pas un niveau de ouf en piano, mais suffisant pour composer. Cet apprentissage m’a aussi permis de faire de la réalisation en studio, tout passe par des synthés ou des claviers MIDI. Donc merci à mes parents pour les cours de piano !

Céleste : Tu as commencé à jouer dans la rue. Comment as-tu été accueillie ?

C’était dur de se confronter à des gens qui n’ont rien demandé. Certains restaient à m’écouter une heure, alors que d’autres étaient plus vénères, mais c’était une bonne expérience.

Ad. : Pourquoi as-tu décidé d’écrire « Mauvais rêve », ce titre qui raconte les traumas et les discriminations telles que l’homophobie que tu as subies ?

Tous les thèmes que j’aborde dans « Mauvais rêve », on les retrouve dans l’album. Et je me suis dit qu’une chanson qui serait comme un sommaire de l’album, ce serait intéressant pour ouvrir les concerts.

An. : Tu as tout de suite senti que c’était une super chanson ?

Merci ! Dans mon esprit, ce n’était pas un single. Cette chanson me faisait un truc particulier, mais je ne pensais pas que les gens allaient se l’approprier. Ça m’a touchée parce que c’est un titre très personnel. Pour le clip, la petite fille qui me joue enfant me ressemble tellement que mes parents ont flippé en la voyant.

C. : Pourquoi ton album s’appelle-t-il Coeur parapluie ?

J’étais très fatiguée par la tournée et tout ce qui s’était passé dans ma vie [Hoshi a été victime d’une campagne de cyber­harcèlement ; elle a reçu des centaines de messages haineux et homophobes et des menaces de mort à la suite d’un baiser sur la bouche échangé avec une danseuse sur la scène des Victoires de la musique en 2020, ndlr]. Je pleurais beaucoup. J’adore dessiner et j’ai eu l’image de larmes qui tombent sur le cœur et le noient. Je me suis dit qu’il me faudrait un petit parapluie, comme dans Mon voisin Totoro [film d’animation de Hayao Miyazaki, ndlr], pour le protéger. Coeur parapluie est devenu le titre de l’album.

Ad. : Les messages de haine que tu reçois t’atteignent-ils autant qu’avant ?

Avant, je paniquais. Aujourd’hui, j’ai le réflexe d’appeler mon avocate…

An : Qu’aurais-tu aimé qu’il soit fait pour t’aider ou te soutenir ?

Je suis très réservée et j’ai du mal à demander de l’aide. Mais mon public est une « safe place », il me protège, et je n’ai pas trop peur quand je suis sur scène. C’est mon petit parapluie.

PROPOS RECUEILLIS PAR ANOUCK, CÉLESTE ET ADÈLE (AVEC CÉCILE ROSEVAIGUE)

Coeur parapluie de Hoshi (Jo & Co)

Photographie : Ines Ferhat pour TROISCOULEURS