INFOS GRAPHIQUES : Quand le cinéma s’empare de nos cinq sens

À l’instar du récent « Sound of Metal » de Darius Marder, le long métrage de Pascal Elbé « On est fait pour s’entendre » (en salles en ce moment) met en scène le surgissement de la surdité chez son héros, dont la perte de sens devient synonyme de perte d’essence. Quand le cinéma s’empare de nos cinq récepteurs, c’est souvent pour nous faire sentir qu’il serait temps de goûter à un nouveau regard. À bon entendeur.


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Les Lumières de la Ville (Charlie Chaplin, 1931)

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Quand le gentil vagabond Charlot tombe amoureux d’une jeune vendeuse de fleurs aveugle, celle-ci le prend pour un homme bien plus riche qu’il n’est. En 1931, douze ans avant Antoine de Saint-Exupéry, Charlie Chaplin sait déjà qu’« on ne voit bien qu’avec le cœur » et que « l’essentiel est invisible pour les yeux ».

A revoir sur Arte: « Les Lumières de la ville » mélodrame déchirant de Charlie Chaplin

L’Aile ou la Cuisse (Claude Zidi, 1976)

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Perdre le goût quand on est un célèbre critique culinaire ? Un comble pour le personnage de Louis de Funès dans L’Aile ou la Cuisse de Claude Zidi (1976). Mais peut-être est-ce l’occasion pour lui de troquer sa vanité et son égocentrisme contre un peu d’humilité et de considération envers son fils.

Sur mes lèvres (Jacques Audiard, 2001)

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Cadres serrés sur la bouche des personnes qui parlent, Sur mes lèvres met en scène la surdité de Carla Behm (Emmanuelle Devos) qui devient, sous l’œil de Jacques Audiard en 2001, à la fois un avantage pour les combines louches de Paul, l’assistant-amant de Carla, et une nouvelle expression de la sensualité.

Jacques Audiard : « J’avais envie de nouveaux visages, de nouveaux corps, de nouvelles manières de parler et de se déplacer »

Edward aux mains d’argent (Tim Burton, 1991)

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Incapable de toucher les autres sans les blesser avec ses mains-ciseaux, Edward passe sa vie seul, effrayé à l’idée du contact. Quand un handicap physique se prolonge en handicap social, seul un regard neuf et bienveillant – ici, celui de la jeune Kim – peut faire tomber les barrières, nous dit Tim Burton en 1991.

Perfect Sense (David Mackenzie, 2012)

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Dans ce drame de science-fiction de 2012, l’humanité est victime d’une pandémie dont le premier symptôme est l’anosmie – la perte de l’odorat –, terme popularisé par le Covid. Au-delà de son don divinatoire, David Mackenzie a le mérite d’être clair : la fin du monde arrivera le jour où on ne pourra plus (se) sentir.

Image de couverture (c) Diaphana Distribution

Images (c) Anna Paraguette