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FLASH-BACK : OSS 117 Rio ne répond plus, le scénariste raconte

  • Damien Leblanc
  • 2019-05-09

La deuxième aventure comique de l’espion réac a fêté ses 10 ans en avril. Jean-François Halin, scénariste de la saga (dont le troisième volet sera bientôt tourné), nous raconte les dessous de cet humour casse-gueule.

« On  n’a jamais pensé aux limites qu’on devait se donner ou franchir. Le  but était de faire une aventure d’OSS 117 au moins aussi drôle que la première», affirme Jean-François Halin. Sortie en 2009, trois ans après Le Caire nid d’espions, cette suite, coécrite avec le réalisateur Michel Hazanavicius, projette Hubert Bonisseur de La Bath (joué par Jean Dujardin) dans le Brésil de 1967, peuplé de hippies et d’anciens criminels nazis. «C’est un pastiche, pas une parodie: on raconte une seule histoire en entier, que notre héros vit au premier degré. On n’est pas dépendants des gags, l’idée étant de parler de la France contemporaine à travers une époque révolue.»

Concernant l’humour, le seul critère des deux auteurs était de se faire rire mutuellement. «Si on avait tenu compte des avis extérieurs, ça aurait donné une comédie aseptisée, édulcorée et mitigée qui, à force de vouloir plaire à tout le monde, n’aurait plu à personne. Il faut prendre le risque d’avoir une écriture singulière.» Le scénariste, célèbre plume des Guignols de l’info dans les années 1990, revendique la clarté du propos. «Quand OSS 117 dit avec négligence, à propos du génocide nazi, “Quelle histoire, ça aussi…”, on pointe la méconnaissance totale de la Shoah qui existait en 1967. Ce qui a bien été compris et ne nous a valu aucune accusation d’antisémitisme ou de maladresse.»

L’incarnation de cet espion paternaliste, déphasé et sûr de lui, renforce ce qu’Halin nomme la «pédagogie de l’humour». « Jean Dujardin a l’immense talent de décoder les choses par son jeu et de faciliter la compréhension.» Aucune autocensure n’a ainsi affecté l’écriture. «Il est faux de proclamer qu’on ne peut plus rien dire aujourd’hui ni plaisanter sur certains sujets. On peut parler de tout. La preuve, l’excellente Blanche Gardin remplit les salles.» Un seul gag fut finalement enlevé du scénario. «Dans un aéroport, quelqu’un lisait un journal sur lequel était écrit en énorme: “Kurt Cobain est né.” Je trouvais ça drôle, mais c’était trop absurde par rapport à la tonalité générale. »

Illustration : Anna Wanda Gogusey

Damien Leblanc 

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