
Son œuvre avant-gardiste reste encore trop méconnue en France. Cette rétrospective intégrale, à venir en novembre au mk2 × Centre Pompidou, tombe à pic. Pourfendeur virulent du thatchérisme, engagé très tôt dans la lutte contre le sida (il fut l’une des premières personnalités anglaises à révéler sa séropositivité), le cinéaste et peintre a accompagné le mouvement punk (Jubilee, 1980) et signé des relectures queer des mythes religieux (Sebastiane, 1977, intégralement tourné en latin) ou de l’histoire anglaise (Edward II, 1992) avec un grand sens de l’artifice et de la théâtralité. Sur le photogramme ci-contre, issu de The Last of England (1989), film expérimental rageur contre l’ultralibéralisme de la société anglaise, Tilda Swinton crie près de la terre désolée et infertile de Dungeness, dans le Kent, où plus tard Jarman composera un jardin bariolé, sa dernière œuvre, où ses fans se recueillent toujours aujourd’hui.