« Premières classes » : l’école à l’épreuve de la guerre en Ukraine

Pendant que la guerre se poursuit en Ukraine, l’école aussi suit son cours. Tourné entre mars 2023 et juin 2024, le documentaire de Kateryna Gornostai accompagne sans fard le quotidien bouleversé d’élèves et de professeurs.


premieres classes
Premières classes


Dès ses premières images fantômes d’une école désertée où résonnent en hors-champ les échos mêlés d’un match de basket et d’un bombardement lointain, Premières classes installe d’emblée une immersion lucide où l’apprentissage scolaire se confond avec celui de la peur et du courage. Sans commentaire ni voix off, le film capte les visages juvéniles d’une génération dont l’avenir reste incertain. Les cours d’algèbre s’alternent à l’initiation au maniement des armes et des drones.

Bien que les gros plans dominent le dispositif de mise en scène, c’est bien une vue d’ensemble du pays que le film affleure, celui des enfants qui subissent la guerre, ne la font pas encore mais s’y préparent déjà. Une séquence bouleverse particulièrement : une petite fille reconnaît dans sa salle de classe le portrait de son père, souriant en uniforme. Ce moment cristallise la puissance documentaire qui transforme l’école en lieu de mémoire et de résistance. 

Ce deuxième long-métrage prolonge un travail entamé avec Jeunesse en sursis, primé à la Berlinale en 2021 et dans lequel Gornostai y esquissait déjà, à travers trois lycéens, le tableau d’une jeunesse fragile et résiliente. Avec Premières classes, la cinéaste poursuit ce geste en confrontant désormais l’adolescence à l’ombre de la guerre.

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Premières classes de Kateryna Gornostai (Dulac Distribution, 2h05), sortie le 10 septembre