« Moi, ma mère et les autres » de Iair Said : récit d’apprentissage touchant et drolatique

Passé par l’ACID à Cannes 2024, le premier long métrage d’Iair Said est une délicieuse tragicomédie sur les affres existentielles d’un grand garçon endeuillé.


Moi, ma mère et les autres
© JHR Films

David, la trentaine, rentre à la maison. Il vient de se faire larguer par son copain et pense trouver refuge dans sa famille juive, en Argentine. Sur place, d’autres deuils l’attendent : son oncle vient de mourir et son père est très malade. Les sources de consolation sont maigres, et David entreprend une quête pour tenter de panser ses blessures, entre cours de conduite et tentatives de drague maladroites…

De cette matière dépressive et un brin autobiographique, Iair Said, directeur de casting avant de devenir l’acteur de ses propres films, tire un premier long métrage drôle et émouvant qui sait extraire de chacune de ses scènes la juste dose de burlesque et de tragique. S’il n’épargne pas son personnage d’adulescent pataud toujours pris dans d’improbables situations, c’est moins pour l’accabler que pour célébrer les gaucheries, approximations et tentatives de cet éclopé du cœur qui fait ce qu’il peut. Présent imparfait était le titre d’un des courts métrages d’Iair Said.

Moi, ma mère et les autres met lui aussi en scène les imperfections et les fragilités de la vie pour rendre grâce à ses infortunes et à son malheur universel. Ce récit d’apprentissage est aussi celui d’une famille haute en couleur, qui apprendra à se taire pour mieux se parler, à se recueillir pour partager ses peines.

Moi, ma mère et les autres, de Iair Said, 1h15, JHR Films, sortie le 7 mai