
Dans le sillage de Mai 68, des luttes féministes et de transformations sociales et culturelles majeures, le cinéma français a pris un nouveau virage. Si, à l’écran, des œuvres ont témoigné de la libération des corps et d’une prise de conscience des questions de genre, cette révolution des regards reste paradoxale : derrière la caméra, les réalisatrices peinent à trouver une place, au point de tomber peu à peu dans l’invisibilisation.
Ce dossier explore les tensions et les contradictions d’une époque en s’appuyant sur l’analyse d’un large corpus mêlant films d’auteur et cinéma populaire. Grâce aux éclairages précieux de l’historienne Hélène Fiche (autrice de Ce que le féminisme fait au cinéma, publié aux éditions Agone) et du journaliste Tristan Brossat (parti en quête des réalisatrices oubliées), on a voulu décoder ce cinéma plein d’effervescence, qui a ouvert des brèches progressistes, mais s’est aussi confronté à la résistance du patriarcat.