
« Dans la science-fiction, le métavers, cet univers virtuel où une communauté de personnes interagissent sous forme d’avatars, n’est pas du tout lié à la figure de l’île. Les premiers romans qui le mettent en scène, Simulacron 3 (1964) de Daniel F. Ganouye, Simulacres (1964) de Philip K. Dick, présentent plutôt le métavers de manière dystopique. Dans la vidéo de Zuckerberg, il y a transformation de ce qui est dystopie en utopie – l’utopie, dans l’ouvrage du même nom de Thomas More publié en 1516, étant à l’origine une île.
Je pense qu’il veut donner une image positive d’évasion dans un univers idéal où les contraintes de la réalité s’estompent pour favoriser la rencontre. Cette utopie, elle est particulière parce qu’elle est soumise à ses ambitions d’homme d’affaires. Son idée, c’est qu’il pourrait y avoir un seul grand métavers qui fusionnerait tous les autres, et il laisse entendre qu’il pourrait en être le grand chef. De ce point de vue, c’est l’opposé de l’utopie de More, où la circularité de l’île connote l’égale distance, l’équilibre entre les personnes. »