« Une année difficile » d’Éric Toledano et Olivier Nakache : le sens du happening

[CRITIQUE] La huitième comédie d’Éric Toledano et Olivier Nakache raconte comment deux quadragénaires paumés se retrouvent à militer dans un mouvement écologiste. Une fable rythmée portée par un Jonathan Cohen en grande forme.


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Longtemps, les rois de la comédie française se sont tenus à distance de l’actualité. Éric Toledano et Olivier Nakache ont préféré bâtir des films autour de situations intimes mais universelles, n’osant gratter les questions sociétales qu’avec Samba (2014). À l’inverse, Une année difficile saute à pieds joints dans les débats du moment avec un montage de discours présidentiels qui, tous, prédisent plus de sueur et de larmes que de lendemains qui chantent. La sueur et les larmes, Albert (Pio Marmaï) et Bruno (Jonathan Cohen), deux surendettés au bord de la rupture, connaissent. Ils infiltrent un groupe d’activistes environnementaux à la faveur du hasard et des chips gratuites.

Attirés par la possibilité de gagner un peu d’argent et le cœur de Valentine, l’une des militantes (Noémie Merlant), les voilà bloquant des routes et se menottant à des bâtiments. Portée par le sens du rythme indéniable de ses créateurs, la comédie souffre d’une volonté constante de faire consensus et de quelques blagues datées. Mais il reste ses éclats de mise en scène (notamment un hilarant ralenti dans un magasin d’électroménager) et un rôle parfait offert à Jonathan Cohen, très convaincant en clown rattrapé par la mélancolie.

Une année difficile d’Olivier Nakache et Éric Toledano, Gaumont (1 h 58), sortie le 18 octobre

Image Copyright Carole Bethuel – 2022 Quad Films – Ten Cinéma – Gaumont – TF1 Films Production