Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour mettre fin à votre solitude ? Pour Ebba, Norvégienne de 18 ans qui gagne sa vie en faisant des ménages, cette question se pose lorsqu’elle découvre un jeune Bulgare, inconscient et blessé à la tête, sur le port d’Oslo. Quand elle réalise qu’il est amnésique, elle lui construit une nouvelle identité et se fait passer pour sa petite amie…
Grâce à une mise en scène travaillée – parfois parasitée par l’usage de motifs inutilement explicatifs, mais toujours sauvée par une photographie lumineuse –, Mon parfait inconnu plonge dans la psyché d’une mythomane, merveilleusement incarnée par la comédienne Camilla Godø Krohn.
La caméra de la réalisatrice observe sans aucun jugement son énigmatique héroïne, aussi vulnérable que dangereuse, alors qu’elle déroule son plan jusqu’à la cassure inévitable, orchestrée dans une séquence de grande tension particulièrement réussie. Exposant les différentes dynamiques qui parcourent la relation de ces deux marginaux, Johanna Pyykkö livre un constat sans appel sur la violence de la société qui conduit Ebba, presque malgré elle, souffrant de son statut social, à récupérer un peu de pouvoir en accaparant le destin d’un autre.
Mon parfait inconnu de Johanna Pyykkö, Pyramide (1 h 47), sortie le 24 juillet
Image : © Pyramide Distribution