« Le Vrai du faux » d’Armel Hostiou : je est un autre

[CRITIQUE] Dans « Le Vrai du faux », le cinéaste français Armel Hostiou documente le voyage qui l’a mené à Kinshasa, en République démocratique du Congo, sur les traces d’un homme qui se fait passer pour lui.


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Un beau jour, Armel Hostiou découvre qu’il existe un deuxième profil Facebook à son nom, avec des photos de lui, et dont l’auteur organise des castings factices à Kinshasa. Il se rend alors en République démocratique du Congo pour retrouver son double et faire fermer le faux compte. Cette arnaque fondée sur une usurpation d’identité devient le point de départ du quatrième long métrage du cinéaste. Inspecteur Gadget perdu dans les rues de Kinshasa, le Français, aidé par deux artistes rencontrés sur place, joue avec les codes de la comédie policière pour mettre la main sur l’usurpateur.

Un marabout finit par lui donner la clé : il faut qu’il accepte d’être lui-même le double. Le vrai usurpateur devient alors le sujet d’un faux film qui déploie des ramifications de questionnements sur la dette du colonialisme, le miroir aux alouettes du numérique et la domination économique systémique qu’exercent les hommes sur les femmes. À travers le regard candide d’un étranger perdu, le portrait de cette ville tentaculaire recèle aussi une réflexion sur le cinéma. En traquant le mensonge, Le Vrai du faux dévoile une vérité, celle d’une jeunesse prête aux sacrifices et aux compromissions pour le rêve d’un changement de vie.

Le Vrai du faux d’Armel Hostiou, Météore Films (1 h 22), sortie le 7 juin

Image Copyright Météore Films