Bloquée dans un mariage qui se délite, Watako s’évade auprès de son amant, Kimura, marié à une autre. Quand un accident la pousse dans un deuil brutal, elle se mure dans le silence, tentant désespérément de poursuivre sa vie conjugale comme si de rien n’était. Mais, alors que ses secrets refont surface, que la culpabilité la fait vaciller, il devient de plus en plus difficile pour elle de ne pas affronter ses émotions… Le deuxième film du jeune Takuya Katō (il a tout juste 30 ans) déploie une mise en scène antispectaculaire, composée de plans larges et fixes au centre desquels la solitude et la détresse de l’héroïne, à la fois perdue et enfermée dans le cadre, se font criantes.
Même lorsque le cinéaste japonais a recours au flash-back, l’esthétique épurée l’empêche de sombrer dans un sentimentalisme trop facile. Ce refus de la grandiloquence lui permet de se focaliser sur les dialogues, qui révèlent la complexité des problèmes de communication des personnages, dans un milieu où les conventions et les pressions sociales pèsent lourd. Grâce à la justesse de ce regard toujours attentif aux sensations de Watako, La Mélancolie parvient à dessiner une trajectoire d’acceptation qui touche en plein cœur.
La Mélancolie de Takuya Katō, Art House (1 h 24), sortie le 14 août
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