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Chaplin débarque sur Netflix : les 5 chefs d’œuvre qui l’ont élevé au rang de maître

  • Trois Couleurs
  • 2020-04-30

Le Dictateur, Les Temps modernes… Suivez notre guide des immanquables du réalisateur qui arrivent ce vendredi sur la plateforme.

Netflix a signé un partenariat avec mk2 (éditeur de TROISCOULEURS), ce rapprochement événement entre la plateforme de streaming et l’entreprise cinématographique a fait grand bruit la semaine dernière. Concrètement, tout un pan de l’histoire du cinéma mondial, tiré du catalogue mk2, sera disponible cette année sur Netflix : David Lynch, Jacques Demy, Xavier Dolan et bien d’autres à venir. Après 12 films de François Truffaut vendredi dernier, 9 chefs d’œuvre de Charlie Chaplin sont disponibles sur la plateforme à partir d’aujourd’hui :

À LIRE AUSSI : Chaplin, Dolan, Demy, Lynch sur Netflix : on a les dates de sortie des films

Pour vous guider si vous découvrez l’œuvre de Chaplin, on vous raconte pourquoi ses cinq chefs d’œuvre ont marqué l’histoire du cinéma et ont fait de lui un maître.

 

Les Lumières de la ville (1931)

Après s’être bâti une renommée internationale dans le cinéma muet avec son personnage de Charlot (grâce à d’innombrables courts métrages et des longs comme Le Kid en 1921, L’Opinion publique en 1923 et Le Cirque en 1928), et alors que le premier film parlant Le Chanteur de Jazz d’Alan Crosland est sorti en 1927, Charlie Chaplin campe sur ses positions, soit son attachement au muet : Les Lumières de la ville sera sonore, mais pas vraiment parlant.

Pour raconter cette édifiante histoire d’un vagabond perdu – qu’il joue – dans l’enfer de la modernité et face à la brutalité de la ville, le Britannique compose lui-même une bande originale, mais n’écrit pas de véritables dialogues. Dans la seule scène qui en comporte, celle de l’inauguration d’un monument, en ouverture du film, les paroles prononcées sont incompréhensibles. Manière pour Chaplin de déclarer qu’il croit davantage à la pantomime pour commenter l’absurdité et la drôlerie du monde dans toutes ses nuances, mais façon aussi de disqualifier les discours verbeux des politiciens – visiblement déjà pénibles il y a un siècle. • TIMÉ ZOPPÉ

 

Les Temps modernes (1936)

Pour son dernier film muet, et le dernier mettant en scène son mythique personnage de Charlot, Charlie Chaplin s’attaque plus frontalement encore que dans Les Lumières de la ville aux dérives de son temps, en premier lieu au capitalisme. Il y campe un ouvrier interné pour dépression nerveuse suite à son exploitation effrénée sur une chaîne de production de l’usine qui l’emploie.

Dans Les Temps modernes, Chaplin dénonce les abus de pouvoir et la mise en place de techniques de productions avilissantes, comme le travail à la chaîne, par les puissants pour redresser l’économie pendant la Grande Dépression qui a suivi le krach boursier de 1929. Au milieu de ce chaos inhumain, qu’il traite comme toujours avec un humour et une inventivité hors du commun, il fait briller des personnages de marginaux libres et innocents : celui du vagabond Charlot et d’une jeune femme qu’il rencontre (Paulette Goddard). Dans une scène restée parmi les plus célèbres, il improvise une chanson en charabia, Titine (samplée dans le tube Modern Times de J-Five en 2004), qui marque la première et dernière fois où l’on entend la voix du personnage de Charlot au cinéma. • T.Z.

 

Le Dictateur (1940)

Dans le ghetto juif de Tomainia vit un barbier (Charlie Chaplin) qui ressemble trait pour trait à Adenoïd Hynkel, le terrible dictateur à la tête du pays. Lunaire, amoureux de le belle Hannah (Paulette Goddard), le barbier est bien peu au fait de la politique de persécution des Juifs que Hynkel a mis en place. Quand il est raflé, il tente par tous les moyens de s’échapper. Pendant ce temps, Adenoïd Hynkel reçoit en grande pompe son allié Benzino Napaloni (Jack Oakie), le dictateur voisin de Bacteria…

En 1937, Charlie Chaplin est à la recherche d’un nouveau souffle. Il déclare : « Ce qui est certain, c’est que je ne serai plus jamais Charlot, plus jamais le petit vagabond. » (cité par François Truffaut dans son livre Les Films de ma vie, en 1975) Le Dictateur, son premier film véritablement parlant, est une farce politique visionnaire, d’une audace folle, tournée au début de la Seconde Guerre mondiale. Chaplin y a mis son génie du slapstick au service d’une satire toujours aussi stupéfiante aujourd’hui, comme l’effet convié par cette scène visionnaire dans laquelle un alter ego d’Hitler manipule avec délectation une reproduction de notre planète. • SOPHIE VÉRON

 

La Ruée vers l’or (1942)

À la toute fin du XIXe siècle, c’est la ruée vers l’or en Alaska. Des fils de miséreux pleins d’espoir s’étirent sans fin dans les montagnes du Klondike. Parmi eux, un prospecteur solitaire (Charlie Chaplin) se fait prendre dans une tempête de neige. Il ne doit son salut qu’à sa rencontre avec Big Jim (Mack Swain), dont il perd la trace une fois la tempête passée. Il s’installe alors en ville, où il fait la connaissance de Georgia (Georgia Hale), une entraîneuse de saloon qui ne semble voir en lui qu’un moyen de rendre jaloux un autre prospecteur…

Sorti dans une version muette en 1925, La Ruée vers l’or ressort une version plus courte et sonorisée par Chaplin en 1942. Rarement l’un des ses films n’aura aussi parfaitement tenu l’équilibre entre comédie et mélodrame. En imaginant son personnage de vagabond pris dans un épisode tragique de l’histoire américaine, il n’omet rien de la dureté de la situation : dans le film, on mange ses chaussures, on espère trouver un or qui s’avère presque toujours un mirage et on attend en vain celle que l’on aime. Mais Chaplin ponctue cette épopée de gags irrésistibles dont certains, comme la danse des petits pains, sont devenus des scènes d’anthologie. Tendresse, suspense, éclats de rire : tout ce qui fait le cinéma est contenu dans ce film. • S.V.

 

Les Feux de la rampe (1952)

En 1952, Chaplin décide d’organiser l’avant-première de son nouveau film, Les Feux de la rampe, à Londres, le récit s’y déroulant. Mais, quand il embarque à New York sur le paquebot Queen Elizabeth le 18 septembre 1952, il se doute bien qu’il s’agit d’un aller sans retour possible dans l’Amérique du maccarthysme qui l’a pris en grippe.

Avec Les Feux de la rampe, dans lequel il campe un chanteur de music-hall à la retraite dont la flamme artistique est ravivée par la rencontre avec une jeune ballerine (Claire Bloom) à qui il va apprendre à danser en public, Chaplin façonne un style plus sérieux qu’à l’accoutumée. Il donne aussi au récit des accents autobiographiques : il s’inspire de son enfance en Angleterre, de l’histoire de ses parents mais aussi de sa perte de popularité aux États-Unis, suite à l’échec sur le sol américain de Monsieur Verdoux (1947). Si son écriture se fait bien moins politique, elle n’y perd rien en émotion. Le film reste aussi célèbre pour une remarquable scène de pantomime qui réunit, pour la seule et unique fois à l’écran, Charlie Chaplin et Buster Keaton autour d’un piano et d’un violon. Après la sortie du film, boycotté au États-Unis, et alors qu’il est privé de visa pour pouvoir y retourner, Chaplin poursuit sa carrière et finit sa vie en Europe. • T.Z.

 

Image de couverture : Les Feux de la rampe © mk2 Films/Netflix

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