Phantom of Winnipeg raconte comment le film culte de De Palma est devenu un objet de vénération pour les habitants de Winnipeg, une petite ville canadienne.
Daft Punk s’en serait inspiré pour créer leur masque, Guillermo Del Toro l’aime tant qu’il s’en ait procuré une copie 35 mm. Mais avant d’être adulé, Phantom of the Paradise a d’abord été un objet mal-aimé. Boudé au box-office américain, jugé kitsch et outrancier, ce show musical parodique et cynique sur les majors américaines, qui condense avec une virtuosité folle tout le romantisme noir et transgressif du cinéaste, n’avait pas rencontré son public lors de sa sortie. Sauf dans la petite ville canadienne de Winnipeg, dont les habitants, sûrement en avance sur leur temps et auxquels il faut rendre hommage pour leur bon goût visionnaire, se sont rués en masse pour voir le film en 1974.
Un phénomène qui a inspiré à Malcolm Ingram et Sean Stanley un documentaire intitulé Phantom of Winnipeg, qui se penche sur ce succès local inattendu. Comment est-il possible que le film y ait détrôné Les Dents de la mer et soit resté en salles pendant plus d’un an? Pourquoi les habitants possédaient-ils tous un CD de la bande-originale ? Qu’est-ce qui en a fait une référence intergénérationnelle ? Avec leur caméra, les réalisateurs sont allés rencontrer ces anciens ados afin de comprendre leur obsession pour le film, qui n’a fait que s’accroire avec le temps. Des témoignages qui nous font peu à peu comprendre que Phantom of the Paradise a été un véritable réservoir d’émotions pour ces spectateurs. Pas si étonnant, puisque Phantom of the Paradise conte le récit d’un artiste déchu devenu un monstre marginal qui tente de renouer avec son art et de trouver l’amour, autant de thèmes qui peuvent entrer en résonance avec l’adolescence. Si ça vous parle, il est encore temps de faire un tour à Winnipeg pour visiter cette communauté d’amoureux.
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