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Le Cinéma Club propose un cycle « Women to watch: Cinq jeunes cinéastes prometteuses »

  • Léa André-Sarreau
  • 2019-11-15

Au programme: une comédie kitsch et tendre sur le phénomène du mukbang et un court-métrage sur un déménagement qui vire à la crise existentielle…

Plateforme cinéphile gratuite dédiée à mettre en lumière des œuvres contemporaines audacieuses, le Cinéma Club consacre en ce moment un cycle autour de cinq jeunes cinéastes du cinéma indépendant américain à suivre de près, dont les courts-métrages témoignent d’une maîtrise et d’une originalité déjà saisissantes. Au programme de cette sélection: Clams Casino, premier court-métrage de la réalisatrice libanaise et new-yorkaise Pam Nasr qui s’empare avec humour du mukbang, pratique née en Corée du Sud qui consiste à ingurgiter d’énormes repas tout en se filmant. En retraçant l’histoire croisée de deux familles latino-américaines, Pam Nasr joue se sert d’échos visuels symétriques, de chorégraphies corporelles millimétrées pour révéler plusieurs similarités entre les cultures coréenne, libanaise et porto-ricaine et leur rapport à la nourriture. Sous des décors léchés à l’esthétique seventies qui convoquent l’imaginaire de Salvador Dalí ( le banquet de fruits de mer du film fut est inspiré de son livre de cuisine Les Dîners de Gala), pointe une réflexion sur la solitude et le virtuel comme remède aux maux contemporains : « Je souhaitais démontrer comment un phénomène internet viral aussi étrange que celui du mukbang peut apparaître plus humain et identifiable si l’on prend le temps de le déconstruire et d’essayer de le comprendre » explique Pam Nasr.

Avec Moving, Adinah Dancyger signe un film tourné en 16 mm dont la simplicité apparente cache une farce tragi-comique. On y suit une jeune femme déménageant à New-York et confrontée à la tâche interminable de devoir monter son matelas toute seule. Un exercice familier filmé avec un sens du découpage chirurgical, qui finit par prendre une dimension absurde: de plus en plus enfermée par un cadre étouffant, l’héroïne devient une marionnette engloutie par une ville qui la cloisonne. Avec ce dispositif, Adinah Dancyger construit une parabole à la fois drôle et nostalgique sur l’impossibilité de trouver un « chez-soi »: « De sous-locations, aux Airbnbs, en passant par les canapés d’amis, j’ai dormi sous plus de toits que je ne peux compter, déplaçant avec moi trop d’affaires; une manifestation physique de mon désir contradictoires d’évasion et d’être casanière. Vivre une vie si mobile vous libère et vous emprisonne à la fois, et ce film était une manière de canaliser différentes frustrations. » Les trois autres films de ce cycle seront bientôt disponibles sur le site du Cinéma Club.

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