
Née de l’imaginaire de Chaplin après la découverte de photographies de la ruée vers l’or du Klondike en 1896 — une expédition canadienne qui attira près de 100 000 prospecteurs —, le film La Ruée vers l’or voit le jour en 1925, après un long tournage entre les neiges véritables de Truckee, en Californie, et les studios hollywoodiens, où le cinéaste recréa les montagnes, insatisfait du rendu des décors naturels.
En racontant l’ascension de Charlot vers les mines d’or du Grand Nord américain, Charlie Chaplin réalise l’une de ses œuvres emblématiques, entre film d’aventures et comédie sentimentale. Fruit d’une collaboration étroite entre mk2 Films, Roy Export et la Cineteca di Bologna, la sortie de cette version restaurée se fait dans le cadre d’un dispositif exceptionnel, avec plus de 500 projections prévues dans plus de 70 territoires, le tout simultanément. Retour, en trois points, sur cette restauration titanesque.
L’histoire d’un siècle
Projeté pour la toute première fois le 26 juillet 1925 en version muette, la dernière mouture du chef d’œuvre de Chaplin ressort donc très exactement un siècle plus tard. En 1942, Chaplin avait lui-même conçu une autre version sonorisée dans laquelle il avait supprimé les cartons, ajouté une musique synchronisée ainsi qu’une narration.
Une collaboration mondiale
Il aura fallu plus de 30 ans pour mener à bien ce projet, fruit d’une quête d’archives provenant du monde entier (BFI National Archive, Blackhawk Films, The Lobster Films Collection, Das Bundesarchiv, la Filmoteca de Catalunya, le George Eastman Museum et le MoMA – Museum of Modern Art). « Parfois, c’est du pur hasard avec une bobine retrouvée dans un marché d’une région quelconque. On va réussir à trouver ces 80 images qui manquaient dans une cinémathèque à Barcelone, qui elle-même a dû trouver dans un cinéma qui vidait ses stocks ou chez un particulier qui ressortait ces vieilles bobines », expliquait à France Info Nathanaël Karmitz, directeur général de mk2 (qui édite TROISCOULEURS).
Des nuances inédites
« Le grand avantage de cette restauration, c’est qu’on a gagné beaucoup dans les gris, dans les nuances », s’est réjoui Davide Pozzi, directeur de L’Immagine Ritrovata de Bologne, où a été effectué le travail de restauration. L’œuvre de Chaplin retrouve ainsi toutes ses lettres de noblesse dans cette nouvelle version 4K. Un événement unique, à hauteur de Charlot, personnage iconique et intemporel ayant marqué à jamais l’histoire du cinéma.
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