
Un simple accident (2025) – Palme d’or, Festival de Cannes
Pour son grand retour en compétition officielle, Jafar Panahi frappe fort avec Un simple accident, un thriller percutant qui interroge frontalement la notion de vengeance politique. Le film convoque les années de répression que le cinéaste a lui-même subies et esquisse déjà les questions morales que soulèvera l’après-régime. C’est un pamphlet incisif, un geste de cinéma puissant, une Palme d’or incontestable.
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Le Miroir (1997) – Léopard d’or, Festival de Locarno
En 1997, grande année pour le cinéma iranien : Abbas Kiarostami reçoit la Palme pour Le Goût de la cerise à Cannes, tandis que Panahi, alors âgé de 37 ans, décroche le Léopard d’or à Locarno pour Le Miroir. Le film, qui suit une fillette tentant de rentrer seule chez elle après l’école, prolonge l’héritage de l’Institut Kanoon — ce laboratoire d’éducation à l’image animé par Kiarostami dans les années 1970. Un cinéma de l’enfance et de l’émancipation, où les enfants apprennent à voir – et à penser – par eux-mêmes.
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Le Cercle (2000) – Lion d’or, Mostra de Venise
Avec Le Cercle, Panahi prolonge l’élan international du nouveau cinéma iranien. Il y déploie une forme chorale au service d’un geste féministe radical, suivant plusieurs femmes confrontées à la brutalité des lois patriarcales. Un film d’une sobriété glaçante, dont la puissance politique n’a rien perdu de sa force.

Taxi Téhéran (2015) – Ours d’or, Berlinale
Interdit de tournage et de sortie du territoire depuis 2011, Panahi riposte par l’astuce. Dans Taxi Téhéran, il installe des caméras dissimulées dans un taxi qu’il conduit lui-même. Le dispositif rappelle Ten de Kiarostami, mais le film devient ici une chronique mordante du quotidien iranien, où défilent des passagers, des confidences– certains sont complices, d’autres ignorants de la caméra. Un exercice de style et de résistance cinématographique, aussi inventif que saisissant.