CANNES 2025 . « Mission : Impossible. The Final Reckoning » : Tom and the band

Présenté comme l’ultime film de la saga, ce huitième volet des aventures d’Ethan Hunt/Tom Cruise fait flotter sur ses personnages une renversante mélancolie et défend une vision éloquente du combat collectif.


Mission Impossible
© Paramount Pictures

Deux ans après Mission: Impossible. Dead Reckoning Partie 1, la spectaculaire saga d’espionnage revient avec Mission : Impossible. The Final Reckoning, qui se présente tout bonnement comme le volet final des aventures du super-agent Ethan Hunt. Le récit en profite ainsi pour intégrer trente ans de péripéties et renvoie par exemple à travers plusieurs dialogues à l’année 1996, moment où se déroulait le premier film réalisé par Brian De Palma.

L’intrigue principale de ce Final Reckoning, située deux mois après celle de Dead Reckoning, tourne à nouveau autour de l’Entité, arme maléfique liée à l’intelligence artificielle, qui menace désormais de prendre le contrôle de plusieurs sites nucléaires mondiaux et de générer une apocalypse. Toujours écrit et réalisé par Christopher McQuarrie, le film prend soin de nous rappeler en introduction que nous vivons en pleine ère de manipulations numériques autour de la vérité et que les dangers de guerre qu’affrontent les personnages sont ceux qui guettent le public de 2025 en proie à un contexte géopolitique troublé.

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Se déployant de Londres au cercle polaire, en passant par l’Afrique du Sud, cette trépidante mission de sauvetage planétaire convoque une émotion qui se révèle de plus en plus vertigineuse. D’abord car Tom Cruise, en forme olympique du haut de ses 62 ans, dresse ici le bilan de 30 ans de sacrifices intimes et affectifs du personnage d’Ethan Hunt, semblant à chaque instant conscient de lui faire ses adieux. Mais aussi parce que le récit décide de célébrer tout un collectif autour de la figure du héros, en se focalisant sur la manière dont les connexions et les relations solidaires sont la clé de la libération. McQuarrie choisit à ce titre d’inclure dans la première partie des images des autres films de la saga Mission Impossible, comme pour rappeler tout ce que les quatre films qu’il a réalisés doivent aux cinéastes qui l’ont précédé dans l’aventure. Cette forme d’humilité et cette conscience de l’héritage du passé vont aussi prendre leur sens durant les 2h49 de rebondissements et de suspense où la synchronicité des actes va s’avérer décisive.

En invitant à la fois le casting du précédent film (Hayley Atwell, Pom Klementieff, Greg Tarzan Davis), des figures aperçues dans les volets précédents (Angela Bassett, Rolf Saxon) ou des nouvelles têtes au charisme ravageur (Katy O’Brian, Tramell Tillman), sans oublier les sempiternels Simon Pegg et Ving Rhames, ce blockbuster hollywoodien offre un éloge du combat commun et de la lutte collective qui génère une profonde mélancolie à laquelle la lyrique bande musicale n’est pas étrangère.

Doté dans son dernier acte d’une ambiance de quasi-utopie politique, où la présidente des États-Unis serait une dirigeante pleine d’empathie et de sang-froid, The Final Reckoning parvient jusqu’au bout à émerveiller et à impressionner au cœur d’un univers de fiction où les conflits, les désirs et les tourments étaient bel et bien, pendant trente ans, ceux du monde réel.

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