mk2 Institut présente : Sophie-Marie Larrouy, Ovidie et leur prince (pas très) charmant

Même dans nos rêves les plus fous, on ne pouvait imaginer une telle merveille. Avec La Fabrique du prince charmant. Plus grande arnaque depuis l’invention du jacuzzi, Ovidie et Sophie-Marie Larrouy signent un hilarant – et on pèse nos mots – roman-photo sur les rapports entre les femmes et les hommes. Nous sommes dans les années 1970, les mâles alpha portent des vestes en cuir à franges, pratiquent intensément le CrossFit et pensent être la huitième merveille du monde. Mais, face à eux, les femmes ne sont pas dupes : elles ont lu Monique Wittig, travaillent, prennent du temps pour elles, font la grève du sexe hétérosexuel (savoureuse référence au livre d’Ovidie La chair est triste hélas, publié en 2023 chez Julliard).

Elles tournent en dérision les propos des hommes, aussi : en réponse aux jérémiades de Jean-Michel Déconstruit, alias Jean-Mi, sorte d’ersatz d’Alain Delon qui aurait piqué la coiffure de Mike Brant, elles balancent punchline sur punchline. Notons par exemple celle-ci, qui s’attaque à la sulfateuse à la notion de mansplaining : « Je crois que j’ai lu comme quoi dans le cerveau [des hommes] y a une décharge électrique s’ils entendent pas leur voix en dernier. » Dans La Fabrique du prince charmant, on retrouve ainsi toute la verve et la finesse d’esprit de Sophie-Marie Larrouy et Ovidie, qui interrogent, dans leurs films, livres et podcasts, les rapports amoureux et sexuels entre les femmes et les hommes.

Les deux militantes féministes, qui avaient déjà collaboré dans le cadre de l’adaptation en websérie de Libres ! Manifeste pour s’affranchir des diktats sexuels (Delcourt, 2017) sur Arte, signent des dialogues vifs et drôles, qui soulignent en creux la médiocrité de notre société patriarcale – et, surtout, la nécessité de la renverser au plus vite. Les propos des personnages, ancrés dans notre époque – « J’fais une formation déconstruction payée par le CPF », fanfaronne Jean-Mi –, tranchent délicieusement avec les images surannées du roman-photo, pour un résultat désopilant… et qui fait réfléchir. Comme le dit l’une des héroïnes du livre, « on peut être hétéro et avoir conscience de la provenance de son aliénation, c’est pas incompatible ». Cette aliénation, Sophie-Marie Larrouy et Ovidie nous montrent avec force que l’humour féministe est un excellent moyen de la combattre.

« Les blagues féministes sont-elles les plus drôles ? » Rencontre modérée par la journaliste Margaux Baralon, suivie d’une signature le jeudi 30 mai, au mk2 Bibliothèque, à 19 h 30 Séance avec livre : 19,90 € | – 26 ans : 5,90 € | étudiant, demandeur d’emploi, porteur de carte UGC/mk2 illimité : 9 € | tarif normal : 15 €

Pour réserver vos places, c'est juste ici.

La Fabrique du prince charmant. Plus grande arnaque depuis l’invention du jacuzzi de Sophie-Marie Larrouy et Ovidie (Seuil, 120 p., 19,90 €)

Image : © Andy Julia