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Sur le tournage de « L’Amour égaré » de Morgan Simon

  • Franck Finance-Madureira
  • 2023-03-06

Entre Noël et Jour de l’An. C’est dans ce moment d’entre-deux que se situe l’action de « L’Amour égaré », deuxième long métrage de Morgan Simon, six ans après le puissant drame père-fils « Compte tes blessures ». Plongée dans cette relation claustro entre une mère (Valeria Bruni Tedeschi) et son fils (Félix Lefebvre), le temps d’une journée de tournage dans un appartement à Romainville. Le film coproduit par Trois Brigands Productions et Wild Bunch sera distribué en salles par Wild Bunch.

« J’ai essayé de reconstituer l’ambiance de l’appartement où j’ai grandi, à Créteil », précise Morgan Simon en nous faisant visiter le décor principal du film, un appartement de banlieue parisienne à la déco chargée. « L’Amour égaré, c’est Compte tes blessures version mère-fils sans les tatouages et la musique hardcore ». Son premier long décrivait les relations complexes entre un chanteur de hard rock (Kévin Azaïs), son père (Nathan Willcocks) et sa nouvelle petite amie (Monia Chokri). 

Ici, dans la chambre du fils, Félix Lefebvre et Valeria Bruni Tedeschi, qui incarnent cette micro-famille, alternent complicité autour d’une manette de Playstation et conflit larvé quand elle fait ses comptes et qu’il tente des dunks dans son panier de basket. « Le scénario a un geste simple, fort et nécessaire, presque évident. J’aime les personnages qui n’ont pas de pouvoir, ce sont les plus beaux, les plus émouvants », confie la comédienne vêtue d’un jean à fleurs et d’un tee-shirt noir au motif léopard doré et qui balance, d’une scène à l’autre, entre exubérance et dépression. Pour ce portrait d’une quinqua qui doit s’extirper de sa relation exclusive avec son fils, le réalisateur n’hésite pas à laisser tourner la caméra, à parler à ses comédiens pendant les prises, à leur souffler des répliques, des idées. Félix Lefebvre est en immersion totale dans cette chambre d’ado, il lui arrive même de passer la nuit sur le décor (« Ça évite aussi des heures de trajet! », s’amuse-t-il).

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Suivra un plan de Valeria Bruni Tedeschi seule, constatant les dégâts d’un réveillon de Noël qui a mal tourné, mis en boîte quelques jours avant. Elle se saisit d’un morceau de miroir cassé, s’assied à la table, le geste lent, le visage grave. Une chorégraphie du désespoir, une cigarette au bout des doigts. Le tournage se poursuivra quelques semaines à Bagnolet, à Créteil et dans le décor du bar tenu par le troisième personnage important du film, campé par Lubna Azabal. Personnage qui parviendra, peut-être, à mettre un terme à la toxicité de cet amour dévorant.

Portrait (c)Sarah Makharine

Image (c) Franck Finance-Madureira

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