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Notre top des pires scènes de drague dans les teenmovies

  • Léa André-Sarreau
  • 2024-02-13

Pour cette St-Valentin, on vous souhaite des dates funs, romanesques et complices. Au cas où vous auriez un peu d’appréhension, on vous a concocté un top 5 des scènes de dragues les plus bizarres (mais toujours attendrissantes) dans les teen-movies, de "SuperGrave" à "La Boum" en passant par "American Pie". Rassurez-vous, vous n’atteindrez probablement pas ce degré de gêne.

Pour cette St-Valentin, on vous souhaite des dates funs, romanesques et complices. Au cas où vous auriez un peu d’appréhension, on vous a concocté un top 5 des scènes de dragues les plus bizarres (mais toujours attendrissantes) dans les teen-movies, de SuperGrave à La Boum en passant par American Pie. Rassurez-vous, vous n’atteindrez probablement pas ce degré de gêne.

 

American Pie de Paul et Chris Weitz (1999): la plus weirdo

Avant de devenir le couple-phare de ce teen-movie boosté aux hormones qui fleure bon les années 2000, Michelle Flaherty (la géniale Alyson Hannigan) et Jim Levenstein (Jason Biggs) ont connu des petits (mais délicieux) moments de drague gênants. Le plus épique : alors que Jim vient de subir une humiliation publique – les spécialistes se souviendront pourquoi -, la jeune flûtiste naïve, qui n’a pas eu écho du scandale, se lance dans un monologue très weird sur le plaisir des batailles d’oreillers en camps de vacances. Ce que l’on aime dans cette scène : le subtil panoramique horizontal qui nous fait d’abord entendre le débit de Michelle laissée hors-champ, avant de se focaliser sur la tête dépitée de Jim. Une drague creepy mais pas si inefficace, puisque le lycéen finira par l’inviter au bal – et qu’ils se marieront trois épisodes plus tard, pour le meilleur et pour le pire.

Les beaux gosses de Riad Sattouf (2009) : la moins rattrapable 

Au beau milieu de la cour du collège, un couple d’ados se roule des pelles sous le regard impuissant de Hervé et Camel (les révélations Vincent Lacoste et Anthony Sonigo), deux amis inséparables soudés par le même désir de sortir (enfin) avec une fille. Ainsi débute Les Beaux Gosses de Riad Sattouf, fin analyste des émois de la jeunesse. À travers ce gros plan d’introduction dégoulinant, par lequel on adopte le point de vue de ces jeunes en pleine poussée d’hormones, le cinéaste annonce la chute à venir : Hervé, un peu émoustillé par ce qu’il vient de voir, se décide à aller draguer derrière les filets d’une cage une fille de son collège. Il se dirige vers elle et lui bafouille : « J’imagine que tu ne voudrais pas trop sortir avec moi ? » Cet auto-sabotage conduit inévitablement à un vent – attendu mais savoureux.

 

La Boum de Claude Pinoteau, 1980 : la plus fleur bleue 

C’est loin d’être une scène de drague ridicule – au contraire, elle figure au panthéon de nos scènes d’amour nationales. Son charme désuet lui donne, en 2020, des airs de parodie tordante qui justifient sa place dans notre top. Après de longues négociations avec ses parents pour se rendre à la fiesta de l’année, Vic (Sophie Marceau) rencontre Mathieu (Alexandre Sterling). Deux regards timides, trois verres de jus d’orange et quatre déhanchés pudiques plus tard, la vraie drague peut commencer. Armé de courage, Mathieu glisse son casque sur les oreilles de Vic pour lui faire entendre Dreams are my Reality de Richard Sanderson. Le monde bascule, les lumières rougeoyantes se tamisent, le slow dilate le temps: une drague si kitsch qu’elle en atteint presque des sommets de sublime.

SuperGrave de Greg Mottola (2007): la plus bavarde

C’est bien connu : la séduction est un art oratoire. Et Evan (Michael Cera, irrésistible de maladresse), ado prêt à tout pour perdre sa virginité avant de partir à la fac, l’a bien compris. Pour plaire à Becca (Martha MacIsaac) et échapper à sa condition de loser du lycée, il décide de lui raconter sa dernière de folie alcoolisée. On croirait presque à ce brillant récit mythomane si Gregg Mottola (biberonné à l’humour potache de Judd Appatow, aussi producteur du film) n’y avait pas inséré des images de la réalité nettement plus pathétiques – une cuite minable et un vomi sur le trottoir. Une scène d’anthologie faussement anecdotique qui dit tout l’amour du réalisateur pour les punchlines verbales et montre son génie du montage syncopé.

Scott Pilgrim de Edgar Wright (2010) : la plus sophistiquée
Un simple échange de regards (traduit dans la mise en scène par un split screen) et c’en est fini de Scott Pilgrim (encore Michael Cera, toujours aussi bon dans les rôles d’ados énamourés). Lors d’une soirée, celui-ci tombe sur Ramona Flowers (Mary Elizabeth Winstead), ado rebelle et solitaire se tenant à l’écart de la foule. Alors que, dans un long ralenti, on est pris dans la vision fantasmée du jeune bassiste (qui en écrase son gobelet), Edgar Wright coupe brutalement cette scène languissante pour inscrire, sur un écran noir, « this one girl » (littéralement, en français, « l’unique fille« ) – on y voit une magnifique traduction visuelle du coup de foudre. Le noir se dissipe et on retrouve Scott sur un banc, aux côtés de cette fille à la chevelure noire et rose, dans un plan fixe large qui montre la distance qu’il reste à parcourir à Scott pour la conquérir. Ce qui s’en suit est si touchant qu’on vous laisse le découvrir par vous-mêmes.

LÉA ANDRÉ-SARREAU ET ESTEBAN JIMENEZ 

Images: Copyright D.R/ Pathé Distribution

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