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"Solo" : testament sensible

  • Joséphine Leroy
  • 2021-06-28

"Solo" sonde brillamment notre rapport à la folie en suivant un pianiste virtuose interné dans un hôpital psychiatrique argentin. C’est le premier long métrage d’Artemio Benki, décédé en 2020 des suites d’une longue maladie.

À l’entrée du plus grand hôpital psychiatrique d’Argentine, un ficus étrangleur enserre un palmier. Lorsqu’il visite l’établissement en 2014, Artemio Benki, producteur et distributeur né à Paris, qui s’est installé à Prague dans les années 1980 pour y défendre le cinéma indépendant, décèle une métaphore de la folie dans ces deux arbres.

Cette image marquante, ce lieu aux allures de village (avec une église, un terrain de foot et des rues portant des noms de médecins) le poussent à tourner ce film testament d’une sensibilité extrême. Il y suit Martín, talentueux pianiste interné qui passe son temps à jouer et à enchaîner compulsivement les clopes puis quitte ce cocon pour affronter un monde extérieur inquiétant.

Il faut « négocier avec le réel », répète ce colosse aux pieds d’argile dont les mains, filmées en gros plan, catalysent autant la force que la fragilité. De cette rencontre entre deux êtres en souffrance jaillit une intense réflexion sur le regard stigmatisant que porte la société sur la maladie.

Solo d’Artemio Benki, Nour Films (1 h 25), sortie le 30 juin

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