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RESTO: 3 adresses à essayer d’urgence
- Stéphane Méjanès
- 2019-05-31
On ne compte plus les ouvertures de trattorias à Paris. La cucina povera, simple mais pas que, réconfortante et goûteuse, convainc même les grands chefs étoilés d’ouvrir de nouveaux lieux, à l’instar de Pierre Gagnaire, d’Alain Ducasse et de Max Alajmo.
PIERO TT
Chez les Gagnaire, l’Italie est une patrie de cœur. Sylvie Le Bihan, l’épouse, vient de publier un roman (Amour propre chez JC Lattès) dont Curzio Malaparte et sa villa à Capri (celle du Mépris de Jean-Luc Godard) sont les personnages principaux. Pierre Gagnaire, chef multiétoilé, a ouvert une première trattoria à Courchevel en 2018, dans l’hôtel Les Airelles. Sous le même nom, Piero TT, il a installé à Paris un jeune chef venu de chez Annie Féolde (trois étoiles à Florence), Ivan Ferrara, et deux anciens de son vaisseau amiral rue Balzac (trois étoiles), Gianluca Modafferi en salle et Michele Lella au vin. Dans un décor chic et cosy de l’architecte Richard Lafond, marbre de Carrare, cuir et boiseries, on s’immerge dans une Italie authentique, à peine twistée par le grand chef. Produits irréprochables pour une carte courte (pas de formules, une habitude dans les restaurants italiens) à des prix plutôt doux pour le quartier. Délicieux vitello tonnato (16€), étonnante glace roquette avec le carpaccio de filet de bœuf (28€), formidables spaghetti frais «à la guitare» aux amandes, coquillages, moules et couteaux (32€) ou à la poutargue et au citron (25€), divine raviole ricotta et roquette au beurre doux à la sauge (22€) et remarquable poulpe aux pommes de terre nouvelles au safran et olives taggiasche (25€). Pour les becs sucrés, c’est Julie Bellier, elle aussi transfuge de la rue Balzac, qui s’y colle: baba au rhum, chantilly cannelle et agrumes confits (15€) ou burrata Campari, fruits rouges et gelée de grenade (10€).
44, rue du Bac, Paris VIIe
CUCINA
En 1983, au Juana, Alain Ducasse cuisinait des spaghetti retour du marché. Cette fois, dans l’ambiance Art déco de La Mutualité, son chef Matteo Lorenzini magnifie la cucina povera: buccatini cacio e pepe, orecchio di elefante (escalope milanaise) et sorbetto di limone (citron givré). Et les huiles d’olive de Cédric Casanova. Formule midi : 24€
Maison de la mutualité, 20, rue Saint-Victor, Paris Ve
CAFFÈ STERN
En 2002, à 28 ans, Max Alajmo décroche trois étoiles au Calandre, à Padoue. En 2014, avec son frère, Raffaele, il amène son Italie dans l’ancienne boutique d’un graveur parisien: mérou rôti, eau de tomate, olives noires et purées de fèves au basilic, penne, ragoût de seiches au gingembre et petits pois, glace à la pistache. Menus: de 80 à 110€. Carte: à partir de 65€.
47, passage des Panoramas, Paris II
Copyright image : Marco Strullu