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La revue de presse du week-end : Quentin Tarantino dans Libé, la grève des scénaristes, le palmarès d'Annecy
- Hugues Porquier
- 2023-06-19
Ce week-end, Tarantino s'est livré à Libé ; le Britannique Jesse Armstrong ("Succession") s'est rangé aux côtés des scénaristes grévistes ; et le Festival d'Annecy s'est achevé, en dévoilant son palmarès.
Tarantino revient bientôt
Au cours d’une interview-fleuve publiée par Libération vendredi dernier, Quentin Tarantino a évoqué le pitch de son prochain film, The Movie Critic. Surprise : alors que tout le monde pensait qu'il s'agirait d'un biopic sur Pauline Kael, journaliste des années 1970 qui fit trembler les colonnes du New Yorker en défendant le Nouvel Hollywood, le cinéaste a démenti cette rumeur. Ce nouvel opus parlera des « tribulations d’un journaliste cinéma à la verve acide officiant dans un magazine porno, aux alentours de 1977», décrit Libé dans son portrait. «Travis Bickle [le héros de Taxi Driver, ndlr], s’il avait été critique », a rajouté le cinéaste, grand fan de Martin Scorsese.
Il évoque également le fait que ce film sera son dixième et dernier, quatre ans après Once Upon a Time... in Hollywood et trente-et-un ans après son premier long métrage, Reservoir Dogs. « Le fin mot, c’est que j’ai donné trente ans de ma vie au cinéma. J’ai donné tout ce que j’avais (...) Je veux me retirer invaincu », a déclaré le cinéaste, avec son habituel sens du tragique. Il se tourne progressivement vers l’écriture après le succès de son deuxième livre Cinéma spéculations, recueil d’anecdotes et de critiques qui formait une autobiographie inavouée.
5 anecdotes tirées de « Cinéma Spéculations », l’autobiographie de Quentin Tarantino
Lire l'articleJesse Armstrong manifeste avec les grévistes d'Hollywood :
Le 2 mai dernier, le syndicat WGA (Writers Guild of America), composé de milliers de scénaristes de séries, de films et d’émissions télévisées américains, annonçait le début d’une grève contre les plateformes numériques et les grands producteurs hollywoodiens. Un mouvement qui réclame (entre autres) une revalorisation salariale (qui pourrait passer par la rémunération des scénaristes lorsqu’une œuvre est rediffusée) mais également une protection contre l’émergence des IA dans les méthodes de production.
Le Britannique Jesse Armstrong, scénariste de la (très en vogue) série Succession, a rejoint le mouvement et évoque les revendications des syndicats et ses craintes sur l'avenir de son métier dans une vidéo diffusée par Variety :
« Je suis ici aujourd'hui avec beaucoup de mes collègues de la Writers Guild of Great Britain pour montrer mon soutien à la WGA et à son action aux États-Unis. C'est vraiment beau de voir que tant de gens nous soutiennent au Royaume-Uni. »
Rappelons qu'il s'agit de la quatrième grève majeure de ce syndicat très puissant, après celles de 1960, 1988 et 2007 et, selon Variety, elle a pris une tournure mondiale le 14 juin dernier. La campagne « Screenwriters Everywhere » s’est lancée et plus d’une vingtaine de pays ont répondu à l’appel dont la France, l’Angleterre, la Corée du Sud, le Canada, l’Argentine ou encore l’Inde. Un mouvement international qui tente de répondre à la mondialisation des contenus liée à l’émergence des plateformes numériques et qui pourrait retarder ou annuler la production de plusieurs séries et émissions majeures des poids lourds américains.
Le 31 mai dernier, un tweet (désormais supprimé) de Netflix France annonçait le début de la production de la nouvelle saison de Strangers Things. Ce à quoi se sont empressés de répondre les scénaristes de la série : « No we’re not. We’re on strike. Are you okay France ??? » (« Non la production n’a pas débuté. On est en grève. Vous allez bien la France ??? »).
L'incontournable Festival d'Annecy dévoile son palmarès
Cette belle édition a récompensé de son Cristal du long métrage (plus haute distinction), le film Linda veut du poulet ! du duo franco-italien Chiara Malta et Sébastien Laudenbach, à découvrir en salles le 18 octobre prochain. C'est l’histoire de Paulette, une mère célibataire qui, un jour de grève générale, souhaite se faire pardonner par sa fille en lui cuisinant un poulet au poivron.
Dans le reste du palmarès long métrage, on retrouve deux films réalisés ou coréalisés par des Hongrois : Four Souls of Coyote de Aron Gauder (Prix du jury) et Tony, Shelly and the Magic Light de Filip Pošivač (Prix du jury contrechamp). La Hongrie confirme qu’elle est un des pays les plus riches en matière de films d’animation, notamment grâce à sa superbe école la MOME de Budapest. Le prix du public revient quant à lui à Sirocco et le royaume des courants d’air du Français Benoît Chieux.
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