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Pierre Salvadori interviewé par Alexandre, Gaïa, Jeanne et Anselmo

  • Cécile Rosevaigue
  • 2022-07-15

Alexandre, 14 ans, Gaïa, Jeanne et Anselmo, 9 ans, ont interviewé Pierre Salvadori, réalisateur de « La Petite Bande ». Un grand film d’aventure, une comédie sur l’amitié et l’engagement ; ou comment cinq collégiens projettent de faire sauter l’usine qui pollue leur rivière.

Jeanne : Qu’est-ce qui t’a inspiré le titre du film ?

Je voulais un titre qui évoque l’amitié et le fait qu’on est plus forts ensemble. J’avais d’abord pensé à « petit gang », à la « petite troupe », et puis c’est le mot « bande » qui s’est imposé. Parce que ça peut faire penser à une bande d’amis, de voyous, de fous ; donc La Petite Bande est un titre qui ressemble au film !

J. : Toi aussi, tu avais une petite bande ?

Non, j’étais un enfant solitaire, comme le personnage d’Aimé. J’ai changé plusieurs fois d’école, j’étais timide et je n’avais jamais vraiment le temps d’établir des liens avec les autres enfants. En revanche, quand je partais en colo, je retrouvais à chaque fois les mêmes copains, et c’est cette bande qui m’a fait grandir, découvrir le théâtre et prendre confiance en moi.

Gaïa : Tu penses que, après l’aventure qu’ils viennent de vivre, les personnages resteront amis pour la vie ?

Quand tu partages une chose pareille, tu restes ami très longtemps. Moi, les moments où j’ai fait des choses folles avec des gens, je ne les ai jamais oubliés.

Anselmo : Quoi, par exemple ?

Une fois, en Corse, on est partis dans la montagne avec des cousins sans rien dire à aucun adulte, on s’est perdus, et on est revenus une fois la nuit tombée. C’était terrifiant. Et puis j’ai fait d’autres bêtises, un peu plus âgé, mais je ne peux pas les raconter dans le journal.

An. : Mais tu peux au moins nous dire ta plus grosse bêtise ?

Elle est si grosse que je ne peux rien dire. Même ma maman ne la connaît pas.

Alexandre : Les enfants ont-ils réalisé eux-même leurs propres cascades ?

Oui. Je tenais à ce qu’ils soient investis physiquement dans le film. On a tourné dans la montagne. Au début, certains étaient plus ou moins à l’aise, et puis au fur et à mesure c’est devenu leur territoire.

G. : Et leurs blessures, c’était de vraies blessures ?

Non, c’était du maquillage, comme des décalcomanies en relief qu’on peint une fois posées. Je voulais que les enfants portent sur leur corps les traces de l’aventure, comme moi quand j’étais petit – à force de traîner dans la nature, on était couverts de griffures.

Al. : À titre personnel, es-tu engagé pour la protection de la nature ?

Je ne milite pas dans des associations, mais avec ce film j’évoque une situation de façon radicale. Ce que font ces enfants, ce n’est pas rien, et les questions qu’ils se posent sont vitales. A-t-on le droit de se battre parce qu’on nous fait du mal ? Est-ce légitime d’aller contre la loi si on nous fait du tort ? Parfois, pour faire avancer les choses, il faut sortir un peu du cadre, mais jusqu’où peux-tu aller ? C’est la question que pose le film.

Al. : L’histoire est inspirée de faits réels ?

En 1972, des boues rouges se répandaient sur les plages corses, et personne ne faisait rien. On a fini par localiser la source de cette pollution : une usine italienne. Un petit commando corse s’est créé, et ils ont fait péter un bateau qui déversait ces déchets en mer.

An. : Et tu faisais partie de ce commando ?

Non, j’avais 8 ans, mais ça m’a beaucoup marqué !

La Petite Bande 
de Pierre Salvadori, Gaumont (1 h 46), sortie le 20 juillet, dès 8 ans

Propos recueillis par Alexandre, Gaïa, Jeanne et Anselmo (avec Cécile Rosevaigue)


Photographie : Ines Ferhat pour TROISCOULEURS

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