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NOUVELLE STAR · Romain de Saint-Blanquat : « J’ai voulu capter les rituels de l’adolescence, leur aspect mystique »

  • David Ezan
  • 2024-05-14

Passionné par les années 1960, Romain de Saint-Blanquat en propose une lecture empreinte de fièvre adolescente et de mysticisme dans son tout premier long métrage : « La Morsure », en salles dès le 15 mai. Un conte fantastique où il projette beaucoup de lui-même et surtout de ses influences, aux côtés d’une nouvelle génération de cinéastes fétichistes.

Il est vêtu d’un blazer en velours lorsqu’on le rencontre, parure digne d’un Dracula version Christopher Lee. Accoutrement qui dit l’esprit décalé du cinéaste Romain de Saint-Blanquat, qui conjugue dans son film adolescence et vampirisme. « Les jeunes vampires me touchent beaucoup, car ils sont prisonniers d’un corps et d’un âge qui n’est pas le leur », confie-t-il en regard d’un ado vampire croisé par son héroïne, le temps d’une nuit de 1967 où elle « fait le mur » pour participer à une fête costumée.

« La Morsure », : un coming-of-age sanglant

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La citation colle étrangement à cet « obsessionnel » des années 1960 et 1970 : « Cette période m’a façonné » nous répète le cinéaste pourtant né en 1987, mais marqué par Phantom of the Paradise (1974), à tel point que la voix du mythique Paul Williams se retrouve au générique de La Morsure.

L’affiche du chef-d’œuvre punk signé Brian De Palma tapissait déjà le décor d’un court métrage, Pin Ups (2014), entrecoupé par les grésillements d’une platine vinyle. « Dans les deux films, j’ai voulu capter les rituels de l’adolescence, leur aspect parfois mystique », nous explique-t-il, tandis qu’aux vinyles se sont ici substitués un pendule et autres curiosités occultes.

Fétichiste biberonné à la littérature gothique et aux « cinéastes cinéphiles », Romain de Saint-Blanquat incarne ses obsessions très concrètement ; il fut d’ailleurs accessoiriste de plateau. Le tout avec une exigence de « premier degré » qui recoupe à merveille le romantisme de La Morsure : « Prendre au premier degré le regard des adolescents, c’est aussi prendre au premier degré le fantastique. » Noble mantra pour ce vampire de cinéma, qui voit dans l’échappée de son héroïne un parallèle avec son parcours : « Faire un film, c’est se poser la question : est-ce qu’on reste cinéphile ou est-ce qu’on se projette de l’autre côté ? »

La Morsure de Romain de Saint-Blanquat, KMBO (1 h 27), sortie le 15 mai

Image : © DR

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