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NOUVELLE STAR ⸱ Marin Gérard, au mot près

  • Hugues Porquier
  • 2024-06-25

Pour sa troisième sélection au Festival Côté Court de Pantin, Marin Gérard nous a encore une fois impressionnés. Cette fois, c’est avec « Le soleil chante à l’horizon », fabuleux moment d’évasion aux côtés de Lise, dans un tiers-lieu fauché où le théâtre, la musique et la poésie s’entremêlent subtilement. On est parti rencontrer ce jeune cinéaste surdoué qui nous captive par la vitalité de ses courts métrages très dialogués.

On le retrouve autour d’un café, à la terrasse ensoleillée d’un bar du 10e arrondissement parisien, un lieu qui pourrait bien servir de décor pour une séquence de dialogue enlevé et malin d’un de ses films. Très vite, Marin Gérard, 28 ans, réalisateur et critique pour le site Critikat, évoque la naissance de sa cinéphilie, avec un aplomb et un calme fascinants. Cette assurance se traduit dans sa manière de tourner.

Pour ses séquences de dialogues, il préfère que tout soit au mot près. Mais il sait aussi s’adapter lorsqu’il travaille avec des acteurs non-professionnels (ses amis), en improvisant sur le tas, pour réussir à conserver ce délicieux sentiment de réel qui se dégage de ses films.

Le soleil chante à l'horizon (2024)

Adolescent, le jeune Parisien commence à fréquenter les salles de la capitale. De Ozu à Jean Renoir, en passant par le cinéma classique hollywoodien pour lequel il a un goût particulier, ou le cinéma documentaire et le cinéma de genre, sa cinéphilie chaotique est alimentée par la richesse des sorties et des rétrospectives qui inondent la Ville Lumière. « J’ai vu Le Tango de Satan à 16 ans, au Centre Pompidou, ça a changé ma vie », nous confie-t-il.

Parmi toutes ces références, ce sont des cinéastes comme Richard Linklater ou Hong Sang-soo, deux maîtres des dialogues, qui vont guider ses réalisations. Après une prépa littéraire et un passage en licence de cinéma à Paris 3, cet amoureux des lettres entre à la Fémis en scénario en 2016 et réalise son premier court métrage L’Espace rapide, en 2020.

À l'ombre l'après-midi (2022)

Ce film en trois parties signe sa première collaboration avec le chevelu Quentin Dolmaire, qu’il avait remarqué dans Trois souvenirs de ma jeunesse (2015) d’Arnaud Desplechin, et qui pour l’occasion doit apprendre par cœur dix-huit pages de texte, pour un plan-séquence d’une dizaine de minutes dans le parc des Buttes-Chaumont.

C’est le début d’une belle collaboration puisque c’est avec Dolmaire en tête que le cinéaste écrit son deuxième court, À l’ombre l’après-midi (2022). Le jeune acteur campera également le rôle d’un des personnages principaux du premier long métrage qu’il prépare, dont on ne sait rien mais dont on pressent la poésie.

Image : © DR

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