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mk2 Institut - Rencontre avec l'historienne d'art Bénédicte Savoy

  • Jean-Marie Durand
  • 2024-02-02

À l’occasion de la parution de son dernier livre "À qui appartient la beauté ?" (La Découverte), Bénédicte Savoy est invitée ce mois-ci à mk2 Institut. Spécialiste reconnue de la question des restitutions d’œuvres d’art spoliées pendant la colonisation, l’historienne de l’art nous éclaire sur les enjeux mémoriels et politiques de la beauté.

« À qui appartient la beauté ? » Cette question, posée dans son dernier essai, occupe la réflexion de l’historienne de l’art Bénédicte Savoy depuis ses premières recherches au début des années 2000 sur les spoliations artistiques et sur ce qu’elle appelle les « translocations » des œuvres d’art. Celles qui, circulant d’un pays à l’autre à la suite de pillages ou d’expéditions savantes, échappent à la possibilité de fixer le lieu de leur appartenance. À ce « vol de l’histoire », pour reprendre l’expression de l’historien anglais Jack Goody analysant la mainmise de l’Occident sur le reste du monde, répond aujourd’hui un vaste mouvement de restitution des œuvres importées. Dans ce contexte sensible, le rapport remis au président Emmanuel Macron « sur la restitution du patrimoine culturel africain », que l’historienne a coécrit en 2018 avec l’écrivain sénégalais Felwine Sarr, s’est imposé comme une référence incontournable sur le sujet.

Certes, au nom de leur volonté de perpétuer l’idée d’un patrimoine inaliénable venu des colonies et de leur savoir-faire en matière de conservation des œuvres, quelques musées occidentaux contestent encore son appel raisonné à la réparation. À l’image du British Museum qui ne veut pas lâcher ses marbres du Parthénon réclamés par le gouvernement grec, des institutions refusent encore d’affronter l’histoire des circuits politiques et économiques ayant favorisé ces spoliations au XIXe siècle. Mais, forte de ses recherches savantes déployées à l’université de Berlin ou au Collège de France, Bénédicte Savoy a su largement convaincre de la justesse des principes éthiques qui animent ces restitutions. Jusqu’à l’État français assumant enfin son rôle réparateur, illustré par le retour au Bénin en 2021 des vingt-six œuvres des trésors d’Abomey, ces statues pillées en 1892 par les troupes françaises, conservées jusque-là au musée du quai Branly – Jacques Chirac.

« Bénédicte Savoy. Décoloniser les musées, partager la beauté. »

Rencontre modérée par le journaliste et essayiste Jean-Marie Durand (Philosophie Magazine), suivie d’une signature le 8 février, au mk2 Bibliothèque, à 20 h

Séance avec livre : 22 € | − 26 ans : 5,90 € | étudiant, demandeur d’emploi, porteur carte UGC/mk2 illimité : 9 € | tarif normal : 15 € • À qui appartient la beauté ? (La Découverte, 272 p., 22 €)

Portrait © Maurice Weis

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