- Critique
- Article
- 3 min
À voir sur mk2 Curiosity : « California Dreaming » de Sreylin Meas
- Marie-Manon Poret
- 2023-02-06
Après avoir travaillé aux cotés de Davy Chou sur « Cambodia 2099 » et « Diamond Island », Sreylin Meas nous embarque dans son propre court-métrage introspectif, l'histoire évanescente d'une rencontre entre deux femmes.
En 2017, le projet Echoes from tomorrow voit le jour : Davy Chou s’associe avec Anti-archive afin de produire trois courts-métrages de réalisatrices cambodgiennes. Sreylin Meas, première assistante de Davy Chou sur Cambodia 2099 et collaboratrice sur la direction d’acteurs de Diamond Island, signe le deuxième volet de ce triptyque : California Dreaming. Un film subtil et délicat autour de la rencontre entre deux femmes, unies par la volonté de fuir le quotidien.
À voir sur mk2 Curiosity : « Cambodia 2099 » de Davy Chou
Lire la critiqueDans un lieu en bord de mer, mystérieux et empli de sérénité, Sarita prend une pause dans sa vie trépidante et s’éloigne de ses obligations familiales afin de déconnecter. Lors d’une balade solitaire dans ce milieu naturel et sauvage, elle fait la rencontre de Sak, une jeune femme qui travaille à l’hôtel dans lequel elle loge et qui cherche elle aussi à fuir son quotidien en se ressourçant à l’écart de l’agitation urbaine. Sak emmène Sarita dans une vieille maison isolée où le temps semble suspendu. Ici les deux femmes développeront une connexion intime qui leur permettra d’échapper, lors d’un cours instant, à une vie qui les oppresse.
Le film est une invitation à ralentir, à se recentrer, à éprouver l’intimité que les deux protagonistes partagent comme un secret. Dans un laps de temps très court, d’une quinzaine de minutes, Sreylin Meas nous propose un film envoûtant, dans lequel des plans lents, et des dialogues rares mais percutants, laissant entrevoir la pudeur et la sensibilité des deux femmes. Les séquences où les protagonistes se déplacent en scooter sont filmés avec une faible profondeur de champ pour que l’on puisse se concentrer sur la plénitude de leurs visages en gros plan. A l’inverse, les plans fixes lorsqu’elles partagent un moment de tendresse sur la terrasse de la maison abandonnée nous plongent dans un décor net, pour donner vie à ces lieux forts, qui créent une osmose entre elles. Un premier court-métrage qui dévoile au grand jour une cinéaste sensible et prometteuse.