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Lison Daniel : « Dans la fiction, j’aime les fous, les dingues, les infréquentables qui ouvrent le champ de compréhension »

  • Margaux Baralon
  • 2023-09-15

La scénariste et comédienne avait percé pendant le confinement avec le compte Instagram @les.caractères, sur lequel elle campait une galerie de personnages hilarants. Depuis, celle qui a grandi à Marseille multiplie les projets et les seconds rôles, comme ce mois-ci dans les séries Rictus (OCS) et 66-5 (Canal+). Elle s’est prêtée au jeu de notre questionnaire cinéphile.

Un film que vous n’avez pas pu regarder plus de 3 minutes ?

Je suis incapable de regarder les films d’horreur. Donc n’importe quoi avec un psychopathe, de l’hémoglobine ou des gens enfermés dans des trous qui s’entretuent – je crois que c’est le pitch d’un vrai film.

3 personnages de fiction qui vous ressemblent ?

Stella, dans Les Amandiers de Valeria Bruni Tedeschi, m’a ramenée à mes années de cours de théâtre, où tout était très intense. J’avais cette même envie de tout lire, tout voir, tout découvrir. J’aurais adoré avoir les mêmes professeurs ! Il y a aussi Léna dans Conte d’été d’Éric Rohmer. Elle me ressemble physiquement, et je me suis reconnue dans cette provinciale discrète qui tombe amoureuse d’un Parisien, avec qui elle chante des chansons de pirates. J’avais moi aussi envie de rencontrer un Parisien et de vivre une grande histoire d’amour. Enfin, je dirais Villanelle dans la série Killing Eve. Elle ne me ressemble pas complètement, et heureusement parce que c’est une psycho­pathe sanguinaire, mais elle est poly­glotte, s’habille merveilleusement bien et elle est complètement ravagée à l’intérieur. Je l’adore.

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3 personnages de fiction dont vous adorez le caractère ?

Les personnages principaux de Drôle, la série que j’ai coécrite avec Fanny Herrero [disponible sur Netflix, ndlr]. Ils sont intelligents, touchants et imparfaits. Dans la fiction, j’aime aussi les fous, les dingues, les infréquentables qui ouvrent le champ de compréhension du monde. Dernièrement, j’ai adoré le personnage de Signe dans Sick of Myself de Kristoffer Borgli : une jeune femme vaniteuse qui ne sait pas où elle va et cherche l’attention des autres en développant petit à petit un syndrome de Münchhausen qui va extrêmement loin. Et j’aime aussi tous les personnages que joue la Britannique Sharon Horgan dans les séries qu’elle écrit [comme Catastrophe, Divorce ou Bad Sisters, ndlr]. Mais peut-être que c’est tout simplement que j’aime Sharon Horgan.

3 cinéastes avec lesquels vous adoreriez tourner ?

Je vais citer des cinéastes qui ne liront probablement pas ce numéro de TROISCOULEURS, sinon c’est gênant. Pedro Almodóvar, qui écrit merveilleusement bien pour les femmes ; David Fincher, pour voir la technicité folle ; et Ken Loach, parce que je suis fascinée par ce réalisateur capable de faire aussi bien des comédies géniales que des drames sociaux à vous fendre le cœur.

3 scènes de films que vous auriez aimé vivre ?

La rencontre entre Julie Delpy et Ethan Hawke dans le train dans Before Sunrise de Richard Linklater. Elle est tellement belle, pleine de spontanéité et de vie, avec un monde qui s’invente au fur et à mesure de la conversation et de leur déambulation dans Vienne. Boire du jus d’abricot au bord de la piscine de Call Me By Your Name de Luca Guadagnino ressemble en tout point à ce que je cherche à faire pendant l’été. Et enfin, la scène virtuose de la déclaration d’amour entre le personnage de Clémence (Noémie Merlant) et celui d'Abel (Louis Garrel) dans L’Innocent de Louis Garrel, quand ils sont dans les toilettes du restaurant d’autoroute juste avant de faire le casse. C’est intense, drôle et magnifique à la fois.

3 comédies imparables pour se remonter le moral ?

Les Visiteurs, bien sûr, la série Platane d’Éric Judor, qui me fait hurler de rire à chaque fois qu’il ouvre la bouche, et un peu n’importe quoi avec Ricky Gervais dedans.

3 films pour (re)découvrir Marseille ?

Il y a le très beau Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin, qui montre un Marseille très sombre, très violent, mais assez juste. Stillwater de Tom McCarthy, où là aussi la ville est montrée sans fioritures. Et les films de Robert Guédiguian, bien sûr. Et si vous êtes d’humeur moins cinéphile, il y a toujours le délicieux Taxi, la série Marseille, ou les clips de Jul.

Photographie (c) Jean-François Paga

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