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L’histoire de l’animation en 100 séquences cultes, par Vulture
- Léa André-Sarreau
- 2020-10-06
De Gertie le dinosaure à Spider Man: New Generation en passant par Akira, cet article impressionnant de minutie radiographie l’histoire des techniques animées, et analyse la façon dont elles ont modifié la narration et l’écriture des personnages.
« Ce qui se passe entre chaque image est plus important que ce qui se passe sur chaque image ». Quoi de mieux pour résumer la magie du cinéma d’animation, art de l’ellipse et du montage, qui agence le visible et le non visible, que ce dicton du cinéaste expérimental Norman McLaren (Caprices en couleurs, 1949 ; Voisins, 1952). C’est aussi sur cette belle définition que s’ouvre un classement impressionnant du magazine Vulture, qui s’est donné pour mission de retracer l’évolution technique, thématique, d’un cinéma toujours en mouvement, hyper sensible aux innovations culturelles.
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À travers 100 analyses de séquences, déroulées chronologiquement (de 1892 à 2019) et puisées dans toutes les nationalités (des films français et américains côtoient des oeuvres allemandes et tchèques, ou encore japonaises), ce top puise dans toutes les techniques d’animation. En vous y plongeant plus attentivement, vous en apprendrez plus sur la rotoscopie (qui consiste à relever image par image les contours d’une figure filmée en prise de vue réelle pour en transcrire la forme en animation), la caméra multiplane (inventée par Disney pour donner un effet de profondeur), ou encore l’évolution des effets spéciaux.
Loin de nous l’idée de résumer grossièrement cette bible, mais on vous conseillera toute de même trois films en particulier. D’abord Pauvre Pierrot (1982) d’Émile Reynaud, inventeur du Praxinoscope (jouet optique donnant l’illusion du mouvement), dans lequel le réalisateur utilise des effets d’accélération bluffants pour donner vie à de petites saynètes comiques, faisant de ce génie français un sérieux concurrent – mais nettement moins connu – de Georges Méliès (qui figure d’ailleurs dans ce top pour L’Oeil du sorcier).
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Ensuite, l’incontournable Gertie le dinosaure (1914) de Winsor McCay, premier dessiné-animé à donner vie à un animal en utilisant la technique des « images-clés ». Avant Gertie, aucun personnage n’avait réellement d’identité, le public préférant les films à trucages spectaculaires. En dessinant planche par planche le quotidien de ce dinosaure attachant, Winsor McCay donne vie à un personnage ludique.
Saut dans le temps avec Akira, de Katsuhiro Ôtomo (1988), célèbre film d’animation cyberpunk post-apocalyptique sur le chef d’une bande de motards doté de pouvoirs télékinésiques après un accident. Pourquoi ce dessin-animé à l’ambiance dystopique fait date? Pour son graphisme futuriste, qui convoque l’imaginaire de la fin du monde, pour ses courses-poursuites filmées comme des James Bond, et ses séquences de bagarre qui ont inspiré un tas de jeux-vidéos.
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Au programme aussi, pêle-mêle : une analyse du subtil mélange de prises de vue réelles et d’animation dans Mary Poppins (1964), les techniques de création du Gollum du Seigneur des Anneaux (2002), jusqu’à la 3D révolutionnaire de Spider Man: New Generation (2018). Pas de panique, vous croiserez aussi au détour de cet article passionnant les Simpson, Shrek et South Park.