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« Les Tricheurs » de Louis Godbout : la partie de trop
- Romain Nesme
- 2024-06-27
[CRITIQUE] Après son drame « Mont Foster », le Canadien Louis Godbout signe cette comédie délirante et cynique où une après-midi de golf entre amis vire au cauchemar.
Il n’y a pas à aller chercher très loin pour comprendre le titre du film de l’ancien philosophe Louis Godbout.
Que ce soit Florence (Christine Beaulieu), son mari Hubert (Benoît Gouin), ou leur ami André (Steve Laplante), sur le terrain de golf et ailleurs, ceux-là sont tous de ridicules tricheurs. Pensant profiter d’un moment tranquille sur le green, ce trio névrosé voit débarquer Michel (Alexandre Goyette), un mystérieux inconnu qui s’apprête à leur dire toute la vérité.
Parcours semé de pièges, bercé par une B.O hindou au sitar et des citations « mantra » aussi géniales qu’absurdes, Les Tricheurs s’impose comme une observation minutieuse et intelligente du genre humain. Dans ce huis-clos magistral, le trouble s’installe et l’on ne sait plus très bien si rire revient à s’amuser d’eux ou à se regarder dans un miroir.
Le surveillant du club, un autoritaire et dément petit bavarois en culotte courte, n’échappe pas, lui non plus, à la satire. Tout le monde y passe. Un film drôlement triste sur les apparences qu’on se donne et qui finalement, ne trompent que nous-même.
Les Tricheurs de Louis Godbout, Vues du Québec (1 h 30), sortie le 17 juillet
Image : © Laurence Grandbois Bernard/KFA