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Kirk Douglas, acteur iconique de l’âge d’or hollywoodien, est décédé
- Léa André-Sarreau
- 2020-02-06
Monstre sacré d’Hollywood aussi connu ses engagements humanistes, l’acteur incarnait la flamboyance légendaire de l’âge d’or des studios.
L’acteur américain Kirk Douglas est décédé ce mercredi 5 février à l’âge de 103 ans, a annoncé son fils Michael Douglas, sur Facebook. « C’est avec une immense tristesse que mes frères et moi vous annonçons que Kirk Douglas nous a quittés aujourd’hui à l’âge de 103 ans. Pour le monde, il était une légende, un acteur de l’âge d’or du cinéma, (…) mais pour moi et mes frères, Joel et Peter, il était simplement papa (…). Kirk a eu une belle vie et il laisse derrière lui des films pour les générations à venir, et le souvenir d’un philanthrope reconnu qui a œuvré pour le bien public et la paix dans le monde », a-t-il poursuivi.
C’était quoi exactement, Kirk Douglas? Une fossette au menton emblématique, une amitié fusionnelle avec Burt Lancaster (qu’il rencontre sur le tournage de L’Homme aux abois en 1948), des tournages avec les grands monstres du cinéma américain (Elia Kazan, Billy Wilder, Stanley Kubrick, Anthony Mann) mais surtout sept décennies d’une carrière éclectique où il s’essaya à tous les genres, du western psychologique au péplum magistral en passant par le film de guerre et le mélo. Autrement dit, Kirk Douglas incarnait à lui seul l’âge d’or hollywoodien, l’époque fleurissante et imaginative des studios.
Rien ne prédestinait pourtant ce fils de chiffonnier juif immigré (de son vrai nom Issur Danielovitch), né en 1916 à Amsterdam dans l’Etat de New York et élevé dans la pauvreté, à ce destin incroyable. Enrôlé dans la Marine en 1942, il décroche au début des années 1950 plusieurs contrats avec la Warner grâce auxquels il donne la réplique à de grandes stars féminines (notamment Lauren Bacall et Rita Hayworth), avant de décoller de réellement crever l’écran dans Les Ensorcelés de Vincente Minnelli en 1952.
Il y interprète un producteur de cinéma cynique et avide de pouvoir -un rôle méta et violent qui en dit long sur les dessous mortifères de l’industrie hollywoodienne, pour lequel il ratera de peu l’Oscar du meilleur acteur.
Kirk Douglas, c’est aussi, parmi les centaines de performances emblématiques, le rôle du harponneur Ned Land dans l’épopée Disney Vingt Mille Lieues sous les mers de Richard Fleischer (1954), puis celui, incontournable, du peintre tourmenté dans le flamboyant La Vie passionnée de Vincent van Gogh (1956) pour lequel Minnelli entraîna l’acteur aux limites de la démence, testant ses limites pour qu’il épouse les contours de la folie créatrice. Sans oublier sa prestation dans Les Sentiers de la Gloire (1957), où il porte haut et fort l’anti-militarisme convaincu de Stanley Kubrick en interprétant le colonel Dax, seul résistant face à une hiérarchie militaire aliénante.
On retient aussi de lui son regard à la fois perçant et terrifiant dans Spartacus en 1960 (dont il fut aussi producteur exécutif). Après un déclin de sa carrière dans les années 1970 (notons qu’il joue dans Paris brûle-t-il de René Clément en 1966 puis dans Furie de Brian De Palma en 1978, c’est tout de même la classe), l’acteur, démocrate engagé, se tourne vers les causes politiques – publiant en 2019 une tribune intitulée « La Route à suivre », dans laquelle il souligne les parallèles entre la Grande Dépression, la montée du nazisme et les dangers de la candidature de Donald Trump.
Les hommages à l’acteur se sont multipliés sur les réseaux sociaux pour célébrer son héritage légendaire. « Kirk a gardé son charisme de star de cinéma jusqu’à la fin de sa vie merveilleuse », a confié Steven Spielberg au Hollywood Reporter.« 103 ans sur cette Terre. Ça sonne bien ! C’était chouette de traîner avec toi », a de son côté salué sur Twitter l’acteur Danny DeVito. inoubliable » et une « icône incroyable ». Mark Hamill a de son côté souligné l’engagement et l’humanisme de l’acteur (« On se souviendra également de lui pour avoir mis en péril sa carrière, défiant la Liste noire d’Hollywood pour engager le scénariste Dalton Trumbo sur Spartacus. #RIP ») et on citera également ces mots touchants de Jamie Lee Curtis: « Je t’aime Spartacus, comme le père que je n’ai jamais eu. »
Nous reviendrons aujourd’hui plus en détails sur les cinq plus grands rôles de Kirk Douglas…
https://twitter.com/HamillHimself/status/1225224986559778816?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1225224986559778816&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.parismatch.com%2FCulture%2FCinema%2FMort-de-Kirk-Douglas-les-hommages-d-Hollywood-a-ce-monstre-sacre-du-cinema-1672373